Dans quelle mesure les scientifiques devraient-ils être autorisés à créer des éléments qui ressemblent à des cerveaux humains primitifs, des cœurs et même des embryons humains ? Cette question se pose à un groupe de scientifiques de Harvard qui utilisent des cellules souches, la génétique et d’autres nouvelles techniques d’ingénierie biologique, pour créer des tissus, des organes primitifs et d’autres structures vivantes qui imitent des parties du corps humain. Aussi, John Aach, professeur de génétique à la Harvard Médical School, a appelé à un effort international pour établir des lignes directrices dans domaine dans un article publié mardi dans la revue eLife.
En effet, si l’objectif de la « biologie synthétique » est de trouver de nouvelles voies pour comprendre le développement humain naturel, des maladies et des moyens de les traiter, les chercheurs ont conscience de pouvoir être amenés à franchir des lignes éthiques problématiques.
Les scientifiques pourraient, par exemple, créer des cœurs et des cerveaux primitifs. Et « si nous avons un cerveau qui ne ressemble pas à un cerveau humain, mais qui fonctionne comme tel, il pourrait ressentir de la douleur », s’interroge John Aach, professeur de génétique à la Harvard Médical School. Il est également possible qu’un jour ces embryoïdes soient tellement proches d’un embryon humain « normal » qu’ils puissent être utilisés pour créer un bébé. Ces recherches remettent aussi en cause la règle des 14 jours (cf. Recherche sur l’embryon humain : D’où vient la règle des 14 jours ? ).
Aussi, même si les lignes de conduite resteront parfois difficiles à établir, les chercheurs souhaiteraient que de nouvelles recommandations soient mises en place, des barrières de sécurité pour empêcher les scientifiques de se lancer involontairement sur un terrain mouvant sur le plan éthique. Une demande ambiguë car certains s’inquiètent que ces guides ne conduisent à des limitations trop importantes à la recherche.
NPR, Rob Stein (21/03/2017)