Des chercheurs chinois affirment avoir créé des « structures embryonnaires » à partir de cellules souches embryonnaires de macaque. Transférées dans l’utérus de 8 singes femelles, 3 « structures » ont été capables de s’implanter et de « provoquer une réponse hormonale similaire à la grossesse ». Ces travaux ont été publiés dans la revue Cell Stem Cell[1].
Observées au microscope, les « structures embryonnaires », également appelées blastoïdes, présentaient une morphologie similaire à celle des blastocystes [2] naturels. Au fur et à mesure de leur développement in vitro, elles ont formé des arrangements qui ressemblaient à l’amnios et au sac vitellin. Les blastoïdes ont également commencé à former les types de cellules qui constituent les trois feuillets [3], à l’origine de tous les tissus.
Sur les trois blastoïdes qui se sont implantés, aucun n’est parvenu au stade de fœtus.
Les chercheurs espèrent utiliser ces « modèles » pour approfondir la compréhension du développement embryonnaire, y compris humain, indique Zhen Liu, de l’Académie chinoise des sciences (CAS) à Shanghai et co-auteur de la publication.
Les scientifiques se disent conscients des « préoccupations éthiques entourant ce type de recherche ». Mais ils estiment qu’« il existe encore de nombreuses différences entre ces structures embryonnaires et les blastocystes naturels », évoquant le « potentiel de développement » (cf. « Blastoïdes » : une nouvelle étude, les mêmes arguments).
[1] Zhen Liu, Cynomolgus monkey embryo model captures gastrulation and early pregnancy, Cell Stem Cell (2023). DOI: 10.1016/j.stem.2023.03.009
[2] Embryon âgé de 5 jours
[3] l’ectoderme (qui donnera notamment la peau et le système nerveux), le mésoderme (les muscles, les os, certains organes internes) et l’endoderme (l’intestin et autres organes internes)
Source : Phys.org, Cell Press (06/04/2023) – Photo : Pixabay