Des bébés aux personnes âgées, l’ancrage psychosocial dans les relations interpersonnelles essentiel à la survie

Publié le 8 Juin, 2020

Alors que le monde a été confronté à une période inédite de confinement, un article publié dans la revue Trends in Cognitive Sciences explore les conséquences négatives de l’isolement social sur le bien-être psychologique et la santé physique, ainsi que leurs répercussions en termes de diminution de la durée de vie. L’article a été co-écrit par le professeur associé Danilo Bzdok de l’Université McGill et Institut d’intelligence artificielle Mila Québec et le professeur émérite Robin Dunbar, de l’Université d’Oxford.

 

A l’examen d’un large éventail d’études, ils concluent qu’il est essentiel d’avoir des relations interpersonnelles solides pour survivre tout au long de la vie ; que l’isolement social est un marqueur important des risques de décès ; qu’une stimulation sociale insuffisante affecte les performances de raisonnement et de mémoire, l’homéostasie hormonale, le gris/blanc du cerveau, mais aussi sa connectivité et son fonctionnement, ainsi que la résilience aux maladies physiques et mentales. Enfin, que le sentiment de solitude peut se propager par le biais d’un réseau social, entraînant une perception sociale négativement biaisée, une sur-morbidité et une surmortalité et, chez les personnes âgées, il peut précipiter l’apparition de démences, comme la maladie d’Alzheimer.

 

Les chercheurs notent que la solitude, le fait de se sentir seul et d’avoir peu d’amis, affaiblit directement le système immunitaire, ce qui rend moins résistants aux maladies et aux infections. Les personnes plus intégrées socialement ont, quant à elles, des biomarqueurs mieux adaptés à la fonction physiologique, notamment une pression sanguine systolique plus basse, un indice de masse corporelle plus faible et des niveaux plus faibles de protéine C-réactive (une autre réponse moléculaire à l’inflammation). Aussi, plus nous sommes intégrés dans un réseau d’amis, par exemple, plus faible est le risque de tomber malade et plus élevé le taux de survie. Il a été relevé que les personnes qui appartiennent à un plus grand nombre de groupes, tels que les clubs sportifs, l’église ou les groupes de loisirs, réduisent de près de 25 % leur risque de dépression future.

 

Alors qu’on constate que la solitude s’est accélérée au cours de la dernière décennie, Danilo Bzdok, professeur associé et président de l’intelligence artificielle de la CIFAR au Canada soutient que « nous sommes des créatures sociales. L’interaction et la coopération sociales ont alimenté l’ascension rapide de la culture et de la civilisation humaines ». Il constate que « les espèces sociales luttent lorsqu’elles sont forcées de vivre dans l’isolement. Des bébés aux personnes âgées, l’ancrage psychosocial dans les relations interpersonnelles est essentiel à la survie. Il est maintenant plus urgent que jamais de réduire le manque de connaissances sur la façon dont l’isolement social affecte le cerveau humain, le bien-être mental et physique ».

 

Pour aller plus loin :

En fin de vie, la solitude aggrave les symptômes des patients

Medical Press, Université d’Oxford (05/06/2020)

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