Gian Luigi Gigli[1] s’interroge dans une tribune sur les conséquences de la proposition de loi sur le délit d’entrave à l’IVG. Selon le député, la transposition de cette proposition de loi au paysage italien « aide à comprendre la portée de cette loi liberticide qui met en cause les fondements mêmes de l’État libéral, et en particulier la liberté d’expression » (cf. Délit d’entrave numérique à l’IVG : L’Assemblée nationale adopte la censure). Il explique : « Si une loi semblable passait en Italie, nous devrions fermer ‘SOS Vie’, la structure ouverte 24 sur 24, 365 jours par an, qui écoute les femmes en difficulté à travers un numéro vert et sur Internet ». Mais surtout, ajoute-t-il, « les 12 000 bébés nés grâce aux options proposées par le ‘Mouvement pour la Vie‘ ne seraient jamais nés ». Par ailleurs, « nous devrions aussi fermer les 350 autres ‘Centres d’Aide à la Vie’ qui travaillent sur le territoire national, puisque les encouragements incitant à garder le bébé pourraient être qualifiés de pression psychologique et morale », précise-t-il (cf. L’avortement, droit ou drame ?).
Le député italien constate ainsi qu’en France, « la voix de quiconque » ayant « une vision différente de celle de l’Etat » est « réduite au silence », ainsi que « celle de quiconque proposerait une alternative à l’avortement aux femmes enceintes en difficulté ». Il assure que cette proposition de loi crée « un précédent dangereux, et pour la liberté d’internet, et pour la liberté de conscience » : « Il est clair que les principes démocratiques sont réduits à la pensée unique d’un Etat totalitaire » (cf. Délit d’entrave numérique à l’IVG : vers une entrée “dans la police des idées et dans la dictature d’une vision totalitaire” ?).
Enfin, Gian Luigi Gigli dénonce « l’humiliation » faite aux femmes : « En plus de la liberté démocratique, la liberté même des femmes qui comptent avorter est humiliée, puisque l’accès aux informations est la base d’un choix pleinement libre et éclairé. En effet, en vertu de la nouvelle proposition de loi, on souhaite interdire aux femmes désirant s’informer sur l’Ivg l’accès à toute information autre que celle compatible avec le relativisme moral de l’Etat laïque, imitant ainsi la désinformation de l’époque soviétique » (cf. Délit d’entrave numérique à l’IVG : “Mal nommer les choses contribue au malheur des femmes” et Délit d’entrave numérique à l’IVG : “Ce n’est pas en affirmant que l’IVG n’est rien du tout qu’on rend service aux femmes”). Et de conclure : « Si nous ne voulons pas que, tôt ou tard, cette graine prenne racine en Italie, il est temps que la protestation de ceux qui aiment la liberté se lève ».
[1] Député italien, Président du Mouvement pour la Vie et professeur de neurologie.
L’Avvenire (Gian Luigi Gigli), 10/12/2016.
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