Le clip « Dear future mom » montrant des jeunes trisomiques heureux de vivre « n’est pas un message d’intérêt général » selon le rapporteur public du Conseil d’Etat, Laurence Marion. Elle a présenté ses conclusions mercredi après-midi au cours d’une audience publique, dans le cadre du recours initié par la Fondation Jérôme Lejeune, le Collectif Les amis d’Éléonore et sept jeunes adultes atteints de trisomie 21 à l’encontre du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) (cf. Dear Future Mom : la censure du CSA examinée par le Conseil d’Etat).
Le message de la vidéo est légitime, le film est « très réussi », « réconfortant pour les parents d’enfants handicapés, utile et pédagogique pour la société », il défend une posture « qui n’est pas condamnable », celle de « donner des arguments positifs à une maman qui attend un enfant trisomique 21 ». Mais après en avoir fait l’éloge, Laurence Marion a expliqué que ce message n’avait pas sa place dans une publicité, car il n’est pas « d’intérêt général », s’adressant à une femme enceinte. C’est donc « le choix d’adresser le message à de futures mères, en amont d’une naissance, qui pose problème », selon elle. Mais pour Jean-Marie Le Méné, président de la Fondation Jérôme Lejeune , « on en arrive à opposer le droit des femmes à réclamer l’avortement et le droit des handicapés à dire qu’ils sont heureux de vivre. C’est absurde !»
Le Conseil d’Etat devrait rendre sa décision d’ici deux à trois semaines. Les conclusions du rapporteur public « au regard de la complexité et de la sensibilité de l’affaire, ne présagent en rien la décision des magistrats ».
AFP (7/09/2016); Le Figaro, Agnès Leclair (8/09/2016); Famille chrétienne, Antoine Pasquier (7/09/2016)