Vers 2h, dans la nuit du 10 au 11 février, le centre hospitalier d’Armentières (CHA) a été victime d’une cyberattaque avec demande de rançon (cf. Deux fois plus de cyberattaques contre des établissements de santé en 2021), contraignant la direction de l’établissement à fermer les urgences.
Vers 3H00, « l’ensemble des PC a été déconnecté volontairement du réseau principal de l’hôpital par mesure de sécurité » indique Samy Bayod, directeur délégué du CH d’Armentières. La cellule de crise « a été déclenchée à 5H40, cette attaque impactant l’ensemble du centre hospitalier, les mesures ont été mises en œuvre pour assurer la continuité des soins dans les étages ».
La prise en charge pourrait être plus longue
Par prudence, vers 7h, il a été décidé de fermer les urgences pendant vingt-quatre heures. « Un affichage a été apposé à l’entrée des urgences pour prévenir et informer l’ensemble des usagers qui se présenteraient. Un accueil est organisé pour assurer une parfaite réorientation vers les autres services d’urgence du territoire » explique la direction de l’établissement. Le directeur du CHA a aussi demandé à l’Agence régionale de santé (ARS) de détourner temporairement vers d’autres structures les patients devant être conduits à l’hôpital d’Armentières. « Si jamais nous avons des organes vitaux du système informatique qui sont défaillants, la prise en charge serait plus longue » explique le directeur du CHA. En moyenne, le dimanche, 100 à 120 passages aux urgences ont lieu.
Si une urgence vitale se présente, des soignants sont toutefois sur place. En outre, les urgences maternité restent accessibles.
Par mesure de sécurité, le CHA a également décidé de déprogrammer les consultations et les opérations non urgentes prévues ce lundi. Des secrétaires ont été rappelées pour prévenir les patients, dont les rendez-vous ont été reportés.
Une amélioration pas à pas
« Toutes les procédures dégradées sont mises en place, les dossiers patients sont exploités en version papier, les urgences en cours ont été traitées » indique par ailleurs l’hôpital. « Les 130 patients présents à 8 h étaient parfaitement pris en soins en toute sécurité » précise t-il.
La situation sera réévaluée « toutes les 12 heures ».
Plusieurs ingénieurs, dont certains venus du CHR de Lille, ont établi « les diagnostics afin de savoir ce qui fonctionne ». Dimanche soir, la situation informatique était encore dégradée, mais la direction note une amélioration pas à pas. La cellule de crise a été suspendue pour la nuit de dimanche à lundi, mais les services informatiques continuent à diagnostiquer tous les réseaux.
Complément du 29/02/2024 : Environ 300.000 patients sont concernés par les fichiers dérobés lors de la cyberattaque qui a visé le centre hospitalier d’Armentières le 11 février dernier. « Rendues accessibles » depuis le 25 février, ces données sont « essentiellement des listes, contenant les coordonnées, la date de venue et le secteur de prise en charge des patients concernés ».
Source : La voix du Nord, Gilles Contraire (11/02/2024), France Info (11/02/2024) ; AFP (28/02/2024) – Photo : iStock