Dans la communauté scientifique et les salles de rédaction des médias, « tous les regards sont tournés vers le Nobel de chimie », qui sera décerné le 7 octobre. Beaucoup parient « sur un Nobel pour le CRISPR-Cas9 », une « technique qui fait des ravages dans la maitrise du vivant végétal et animal » (cf. Gènéthique du 1er avril 2015), et qui est, « de l’avis même des généticiens, l’une des plus importantes révolutions technologiques de la biologie moléculaire de ces quarante dernières années ».
La co-inventrice de cet outil est une généticienne française, Emmanuelle Charpentier, (Helmholtz Center for Infection Research, Berlin). Prudente et rejoignant l’avis de la communauté génétique, elle a déclaré a propos de CRISPR : « Cette technique fonctionne si bien et rencontre un tel succès qu’il serait important d’évaluer les aspects éthiques de son utilisation ».
Après plusieurs distinctions cette année (le Breakthrough Prize in Life Sciences, le prix Louis Jeantet de médecine, le Prix Princesse des Asturies de recherche scientifique et technique ), Emmanuelle Charpentier est « clairement en lice pour le Nobel de chimie », suivie de près par Fen Zhang (Broad Institute, MIT Cambridge, Massachussetts), auteur d’une récente étude sur une technique « qui pourrait dépasser les limites de CRISPR » (cf. Gènéthique du 25 septembre 2015).
Lequel des deux « sera sur la photo du Karolinska ? L’avenir, très proche, nous le dira».
Jean Yves Nau (05/10/2015)