« Une oreille conçue à partir d’un morceau de pomme », c’est que qu’ont tenté des chercheurs canadiens, menés par le biohacker Andrew Pelling. Ils ont « fait poussé » une oreille dans la cellulose de fruit. Leur étude, publiée dans la revue PlosOne, explique le procédé : le morceau de pomme a tout d’abord été dépouillé de toutes les cellules contenant l’ADN du fruit, pour ne laisser que l’architecture en cellulose. Sur ce squelette, les biologistes ont cultivé des cellules cancéreuses humaines HeLa, dont la particularité est de se diviser à l’infini. Ces cellules ont « permis la formation d’un organe qui pris la forme et la couleur d’une véritable oreille ». Les oreilles ainsi obtenues ont été transplantées chez des souris, qui « n’ont montré aucun signe de rejet au bout de deux mois d’expérimentation ».
A terme, l’équipe souhaite tester la transplantation chez l’homme. Cette technique « a l’avantage d’être beaucoup moins onéreuse que les greffes animales ou les matériaux synthétiques utilisés aujourd’hui ». Les chercheurs estiment que « d’autres plantes ou fruits pourraient servir de biomatériaux », comme par exemple les pétales de rose pour une greffe de peau.
Sciences et avenir (3/09/2016)