Contraception : réactions des professionnels suite à la publication de l’étude FECOND

Publié le 25 Sep, 2012

Après la publication de l’étude FECOND (Cf Synthèse de presse Gènéthique du 12/09/12) révélant "une baisse de la contraception orale non compensée par le recours aux autres méthodes", Le Quotidien du Médecin donne la parole aux professionnels.

Pour Nathalie Bajos, responsable scientifique de l’étude, "il y a un vrai problème de formation des professionnels de santé qui doivent envisager la diversité des méthodes contraceptives de manière plus souple et plus adaptée". De même, le Dr Brigitte Letombe, ex-présidente de la fédération nationale des collèges de gynécologie médicale "estime que la contraception ne peut pas être confiée à un personnel soignant peu formé". Celle-ci explique : "Le professionnel doit connaître les dosages, passer du temps à adapter la méthode à la femme. Une formation médicale de généraliste ne suffit pas ; même un an de formation diplômante ne peut pas correspondre à quatre ans de spécialisation".

Pour le Dr Céline Fleury, médecin de santé publique puis généraliste au centre de santé à Aulnay-sous-Bois, "tous les généralistes ne font pas gynécologie : la tarification est loin d’être attrayante". Etant généraliste, "elle peut entamer un dialogue avec les femmes qui ne franchissent jamais la porte d’un cabinet de spécialiste". A ce titre, le doyen de la faculté Pierre et Marie Curie, à l’origine du diplôme inter-universitaire de gynécologie précise : "la contraception, la prévention et le dépistage ne relèvent pas en première intention des spécialistes. Les soins de premier recours doivent reposer sur les généralistes, qui peuvent couvrir toute la population".

Mais certains médecins considèrent également que "la formation des soignants n’explique pas, à elle seule, les faillites de la contraception". Ainsi, "pour justifier l’hégémonie des prescriptions de pilule sur les autres moyens de contraception" les médecins avancent des facteurs scientifiques. Ainsi, pour le Dr Brigitte Letombe, "le patch et l’anneau présentent les mêmes risques thromboemboliques et contre-indications que les pilules. L’implant n’est pas forcément bien toléré […]". De même "la pause [du dispositif intra-utérin] reste délicate, surtout chez les jeunes filles, le multipartenariat est un problème". Pour le Dr Magnier, "on ne devrait pas systématiquement taper sur la pilule, ce n’est pas étonnant que les femmes s’en détournent. Mais on n’a pas trouvé d’alternative miracle".

De manière générale, "les professionnels appellent tous à la mise en place d’une éducation à la sexualité et à la vie affective à l’école, afin de changer l’imaginaire de la contraception".

Le Quotidien du Médecin (Coline Garré) 26/09/12

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