Le professeur Nathalie Rives du Cecos de Rouen a introduit au dernier congrès français d’urologie la question de la préservation de la fertilité masculine, « par congélation de spermatozoïdes ou de tissu testiculaire » chez les enfants et les adolescents. Cette question se pose « dans le champ du cancer », car les traitements actuellement utilisés peuvent avoir une « toxicité sur les cellules germinales souches ou spermatogonies ».
L’autoconservation de sperme « est possible dès que l’enfant est pubère » précise-t-elle, et elle explique que « l’adolescent doit recevoir une information spécifique et être vu sans ses parents afin d’évaluer les possibilités du recueil ». Les Cecos font cependant « état d’un taux d’échec du recueil de 28% chez les moins de 15ans et de 9% après cet âge ».
La congélation de tissu testiculaire (par prélèvement chirurgical) est pour sa part « une technique en développement » et pour l’heure l’« utilisation du tissu prélevé reste du domaine de la recherche : greffe tissulaire, spermatogenèse in vitro ». Car « aujourd’hui nous savons congeler du tissu testiculaire mais nous ne savons pas encore comment obtenir des spermatozoïdes à partir du tissu congelé ». Toutefois, dans le Cecos du Professeur Nathalie Rives, 93 prélèvements ont déjà été réalisés « chez des patients de 6 mois à 35 ans ».
Le quotidien du médecin (11/01/2016)