Dayanna est une jeune mère Colombienne de 26 ans. En novembre, elle accouchait d’une petite fille par césarienne destinée à une Texane en mal d’enfant. Sa motivation : « l’argent ». Dayanna a touché 30 millions de pesos pour le bébé, soit un peu moins de 6000 euros.
« Au moins dix fois inférieur à ceux pratiqués en Europe et aux Etats-Unis », le tarif est « très attractif » pour la clientèle étrangère, « en recherche de prix bas et de facilités administratives ».
Pendant sa grossesse, Dayanna a touché 1,5 million de pesos chaque mois, quand le salaire moyen en Colombie est de 1,16 million de pesos.
Aucune réglementation en Colombie
En 2009 une décision de la Cour constitutionnelle a autorisé la GPA « sans la réguler ». Dès lors, aucun cadre n’existe quant à « la façon dont peut s’établir le contrat entre les différentes parties, la filiation de l’enfant, les obligations médicales et financières envers la mère porteuse ».
Paola Forero, une militante féministe qui étudie comment « encadrer la pratique » pour la députée Jennifer Pedraza, pointe : « la frontière avec la traite d’êtres humains est fine ».
Le 24 février dernier, un projet de loi a été présenté aux députés. Le texte prévoit l’obligation pour la mère porteuse d’être âgée entre 25 et 34 ans et d’être déjà mère. Par ailleurs, « les couples hétérosexuels devront avoir épuisé toutes les voies médicales d’aide à la procréation ».
Seize projets de loi sur le sujet ont été rejetés au cours des 25 dernières années.
Source : La Croix, William Gazeau (06/03/2023)