A l’occasion du voyage en Chine de Nicolas Sarkozy, Jacques Belghiti, président de l’Association française de chirurgie hépatique et de transplantation et de l’International Liver Transplantation Society, dénonce la commercialisation des organes des condamnés à mort faite dans ce pays.
Il rappelle que, depuis les années 2000, de nombreux malades étrangers viennent en Chine pour obtenir le greffon qui leur fait défaut. Les organes greffés proviennent des 8000 exécutions qui ont lieu chaque année. Cette activité est particulièrement lucrative pour les autorités hospitalières, les médecins et les divers intermédiaires qui toucheraient 200 000 à 300 000 dollars par donneur.
Un tiers des transplantations est réalisé sur des étrangers. "Ce tourisme de transplantation" était particulièrement suivi au Moyen Orient.
Signalons cependant que ces transplantations sont souvent réalisées en fonction de la solvabilité du malade et non suivant des indications médicales de greffes. Les techniques de prélèvements étaient souvent douteuses et aucun suivi des greffés n’avait lieu.
Face à la révolte de la communauté scientifique vis à vis de ces pratiques, le gouvernement chinois a réagi fin 2006. Depuis le début de l’année le nombre de transplantations s’est effondré en raison de la diminution des condamnés à mort. De son côté, le vice-ministre de la santé a entrepris de grandes réformes : le nombre de centres habilités a été fortement réduit et il est devenu interdit de transplanter un étranger sans autorisation des autorités sanitaires.
Rappelons que l’Etat Chinois se considère propriétaire du corps des condamnés dont les organes sont les seuls éléments positifs qu’ils puissent apporter à la société.
Le Figaro 28/11/07