La Chine autorise désormais aux familles un troisième enfant. L’annonce a été faite lundi par le gouvernement chinois. C’est le deuxième assouplissement de la « politique de l’enfant unique », en vigueur depuis les années soixante. En 2016, des « préoccupations généralisées » concernant « le vieillissement de la population active et la stagnation économique » ont déjà conduit la Chine à passer à une « politique des deux enfants », mais cela n’a pas provoqué le baby-boom espéré par les autorités.
Malgré les efforts déjà déployés par l’Etat pour inciter les couples à avoir des enfants, « le nombre annuel de naissances en Chine a continué de chuter ». En 2020, avec 12 millions de naissances en 2020, il n’a jamais été aussi faible. Les résultats du recensement de 2020, publiés le mois dernier, montrent que la population chinoise, 1,41 milliard d’habitants, augmente de plus en plus lentement. Le taux de fécondité est de 1,3 enfant par femme, ce qui est insuffisant pour le renouvellement des générations.
Selon les prévisions, un tiers des Chinois seront âgés en 2050. Les experts s’attendent à une pénurie de jeunes actifs, qui devront financer des centaines de millions de personnes âgées. L’Etat subira une « pression énorme » pour continuer à assumer les retraites et les soins médicaux. Le gouvernement espère encore inverser la tendance à temps avec ce revirement de politique.
La génération des femmes jeunes, « vivant dans la normalité hyperconcurrentielle des villes de la Chine moderne, où un bon travail et un logement sont difficiles à trouver » semble cependant peu intéressée par cet assouplissement de la planification familiale, la plus stricte du monde. L’augmentation du coût de la vie et « le fait que les femmes, de plus en plus autonomes et éduquées, retardent ou évitent la naissance de leurs enfants » font qu’elles sont nombreuses à ne pas vouloir d’enfant, ou un seul, mais plus tard.
Plusieurs décennies de politique de l’enfant unique, associées à la préférence sociale traditionnelle pour les garçons ont également conduit à un déséquilibre prononcé entre les sexes, « suscitant une génération d’avortements sélectifs du sexe et de bébés filles abandonnés ».
Source : Medical Press, Laurie Chen (31/05/2021) – Photo : Pixabay\DR