Chantal Delsol : Du don d’organes à l’« assignation d’organes »

Publié le 6 Mai, 2015

Cette semaine, dans une tribune publiée dans Valeurs Actuelles, la philosophe Chantal Delsol dénonce la « possibilité de prélèvement (d’organes) quasi-automatique » induite par le vote d’un amendement de la loi santé adoptée en première lecture par l’Assemblée le 14 avril (cf. Gènéthique Vous Informe du 14 avril 2015).

Cet amendement prévoit la mise en place du « consentement présumé » au don d’organes et la suppression du « recours aux familles ».

Son instigateur, le député PS, Jean-Louis Touraine, qui est aussi professeur de médecine, le justifie en disant qu’il « libère (…) les familles d’un cas de conscience difficile ».

« Le problème est que nos organes ne sont pas des pièces de rechange », s’oppose Chantal Delsol, qui affirme que « la mort ne fait pas de l’humain une machine dont on pourrait remplacer les pièces à son gré ».

Parce que nous sommes des êtres « dotés d’une conscience et d’une liberté », nos organes sont « sous notre stricte responsabilité, et à ce titre nul ne peut, même pour la bonne raison qu’on en a besoin ailleurs, les enlever sans notre assentiment ».

Le don lui-même « suppose conscience et liberté », aussi la philosophe s’inquiète de ce que le don d’organes laisse  place à la « prestation, attribution ou assignation d’organes ».

Elle ajoute que « faire fi de l’assentiment de la famille devant le cadavre est un déni de ce que le mort a été et est encore : un membre de la communauté des humains ». « C’est la vieille histoire d’Antigone », précise-t-elle, « les cadavres des frères sont encore les frères, à traiter comme tels » et ce « de façon impérative ».

 

Source : Valeurs Actuelles, Chantal Delsol (07/05/2015)

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