La thérapie cellulaire à base de cellules iPS (induced Pluripotent Stem cell) progresse. L’équipe du Centre de biologie du développement de l’Institut Riken, dirigée par l’ophtalmologiste Masayo Takahashi « vient de démontrer que des cellules iPS produites à partir de cellules prélevées sur un singe peuvent être transplantées chez un autre singe, et ce sans phénomène de rejet », contournant ainsi l’un des problèmes majeurs de ces greffes.
Les cellules iPS sont des cellules adultes différenciées transformées en cellules pluripotentes, « capable de redonner n’importe quel type de cellule de l’organisme ». Masayo Takahashi mène un essai clinique utilisant ces cellules pour soigner des patients souffrant de Dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) (cf. Japon : Reprise du premier essai clinique utilisant des cellules iPS). Cependant dans cet essai, « les cellules proviennent de cellules prélevées chez le même patient, afin d’assurer une parfait compatibilité immunologique ». Or cette technique est « longue et coûteuse, car les cellules reprogrammées se développent à la même vitesse que des cellules normales et le patient doit attendre plus d’un an avant d’être greffé ».
Le succès de leur étude chez le singe permettrait d’accélérer le processus en pratiquant des allogreffes, « c’est-à-dire en collectant chez les uns pour administrer chez les autres ». Créer des banques de cellules iPS, pour les transplanter chez les patients, tel est l’objectif de ces chercheurs. Pour cela il faut contourner les problèmes de « réponse immunitaire et de rejet de tissus », ce qui a été effectué entre singes : les scientifiques « ont sélectionné des cellules qui exprimaient à leur surface des molécules communes avec d’autres individus et donc a priori compatibles ». Ce qui s’est révélé un succès, et permet de «lancer l’étape suivant, la mise en place de banques de cellules iPS prêtes à l’emploi et utilisables par tous ».
Le Temps, Rafaele Brillaud (15/09/2016)