La société Carmat, qui développe un projet de cœur artificiel, a retiré sa demande de reprise d’essai clinique en France, tout en envisageant de le poursuivre à l’étranger, ou de soumettre prochainement une nouvelle demande en France. Cet essai avait été stoppé suite au décès, mi-octobre, du cinquième patient greffé (cf. Décès du cinquième patient greffé avec un cœur Carmat : les implantations suspendues). Il s’agissait du « premier patient testé avec une gestion automatisée du flux sanguin du cœur ». D’après les explications fournies par Carmat, « le décès est lié à l’interruption de l’alimentation du système, consécutive à une mauvaise manipulation des batteries par le patient qui a causé l’arrêt de la prothèse ».
La société invoque des « procédures [françaises] trop lourdes », qui « brideraient l’innovation médicale ». D’après son directeur, Stéphane Piat « les demandes de documents sont trop importantes par rapport au problème identifié. Si l’attente est le risque zéro, beaucoup vont être déçus, en premier lieu les patients qui attendent d’être implantés ». Pour Jean-Yves Nau, la réaction de Stéphane Piat démontre qu’ « il ne prend pas de gants avec les patients » et préfère « en finir avec le concept de précaution à la française et passer au stade, nettement plus pragmatique, du bénéfice/risque ». Stéphane Piat a par ailleurs précisé qu’ils « ne peuvent pas continuer au rythme d’un ou deux patients par an. (…) Il faut aller vite pour progresser ». Une posture qui interroge Jean-Yves Nau : « Réparer les vivants, très certainement. Mais pas à n’importe quel prix ».
Carmat (6/02/2017); Jean-Yves Nau (6/02/2017)