Vendredi 28 mai, le président du collège des médecins canadiens, le Dr Mauril Gaudreault, s’est déclaré favorable à l’élargissement de l’aide médicale à mourir (AMM). Il témoignait dans le cadre de la « commission spéciale sur l’évolution de la Loi concernant les soins de fin de vie chargée d’étudier la possibilité d’élargir l’AMM aux cas d’Alzheimer, par exemple » (cf. « Aidez-nous à vivre dans la dignité »).
Selon le Dr Gaudreault, « “un bon pourcentage” de médecins seront à l’aise d’administrer l’AMM[1] aux personnes devenues inaptes » (cf. Euthanasie : des médecins disent non, et ils ne sont pas les seuls). Le directeur général du Collège des médecins, le Dr André Luyet, ne l’a pas démenti.
« Une personne atteinte d’une pathologie psychiatrique sévère et réfractaire peut ressentir une souffrance tout aussi intense […] que les personnes souffrant de pathologies dites physiques », juge le Dr Luyet qui estime que « la réflexion sur l’AMM doit aussi porter sur la situation des personnes dont le motif prépondérant de demande serait un trouble mental ».
Pas d’unanimité chez les médecins
« Du monde qui souffre, […] il y en a pas mal ». Pour la médecin et philosophe Michèle Marchand, au contraire, l’élargissement de l’aide médicale à mourir conduira à « nous sort[ir] de la logique de soins ». Pour elle il ne s’agit « pas du tout [d’]une décision de soins » et « la profession médicale ne devrait être que “minimalement” impliquée ».
La première partie des travaux de la commission s’est achevée vendredi dernier. Des auditions publiques doivent encore se tenir à la fin de l’été. La commission rendra son rapport « au plus tard le 19 novembre 2021 ».
Source : La Presse, Caroline Plante (28/05/2021) – Photo : IStock
[1] Aide Médicale à Mourir