Professeur à la faculté de théologie et enseignant en bioéthique à l’université de Montréal, Hubert Doucet revient, dans une tribune publiée par La Croix, sur le dialogue que nécessitent les questions de bioéthique (commencement de la vie, modalités d’avortement…). Si ces questions ne sont pas nouvelles, les discussions qu’elles suscitent se font elles dans un cadre nouveau : "celui de l’efficacité que rend possible la médecine moderne".
Ainsi "la maîtrise acquise sur les commencements transforme le contexte des pratiques" et "modifie aussi la question éthique : je peux maintenant le faire, dois-je le faire ?". Deux familles de pensée s’affrontent alors : d’une part, ceux qui considèrent que les techniques sont neutres et que leur évaluation morale dépend de l’usage qu’on en fait et, de l’autre, ceux qui estiment que, la techno-science ayant sa propre logique, l’homme doit agir de manière responsable.
Pour l’auteur, "l’appel à la loi naturelle au sens classique du terme prend ici tout son sens" : "les multiples et croissantes manipulations, souvent agressives, ne réduisent-elles pas la vie humaine naissante à l’état d’objet ?". "Tout débat bioéthique témoigne d’une tension entre le pôle pragmatique de la biomédecine et le pôle ontologique et anthropologique ressortissant à un ordre de réalités signifiantes", poursuit l’auteur qui appelle à "un devoir de dialogue continu".
La Croix (Hubert Doucet) 09/01/09