Après l’audition de plusieurs experts, la Commission Santé de la Chambre belge des représentants doit rendre aujourd’hui son avis sur la loi relative à la recherche sur les embryons telle qu’elle a été votée par le Sénat en novembre dernier (cf. revue de presse du 29/11/02). La proposition de loi déjà adoptée par le Sénat autorise la constitution d’embryons humains à des seules fins de recherche et laisse la porte ouverte au clonage thérapeutique. Tous les amendements déposés, comme celui concernant la protection de la femme face aux risques de trafic d’ovocytes, avaient été rejetés.
Aujourd’hui, les professeurs Herman De Dijn, professeur à la Katholieke Universiteit Leuven, et Michel Ghins, professeur à l’Université Catholique de Louvain, suivis de 160 médecins, scientifiques, philosophes et théologiens adressent aux parlementaires une lettre ouverte. Ils demandent l’interdiction légale de toute forme de clonage humain, y compris thérapeutique, et des mesures de soutien en faveur des recherches sur les cellules souches adultes.
Les signataires de cette lettre rappellent qu’il n’y a, au départ, aucune différence entre le clonage thérapeutique et le clonage reproductif et que "les perspectives du clonage thérapeutique sont actuellement illusoires ou, au mieux, très lointaines". Toute forme de clonage nécessite un grand nombre d’ovules "ce qui comporte un danger pour la santé des femmes et exposera celles-ci, qu’on le veuille ou non à des pressions de type commercial". Concernant la recherche sur les cellules souches, "il est préférable de privilégier la recherche sur les cellules souches adultes qui paraît prometteuse et moins risquée", alors que les greffes de cellules différenciées issues de cellules embryonnaires comportent des risques de cancer.
Gènéthique