Belgique : Frank Van Den Bleeken ne sera pas euthanasié

Publié le 8 Jan, 2015

Le prisonnier belge, Frank Van Den Bleeken, qui devait être euthanasié dimanche 11 janvier à sa demande, comme l’avait annoncé le journal De Morgen (Cf. synthèse Gènéthique du 5 janvier 2015), ne le sera finalement pas. Les médecins ont “décidé de ne plus continuer la procédure d’euthanasie”.

 

Face à la polémique suscitée par l’annonce de cette euthanasie, le ministre fédéral belge de la Justice, Koen Geens, a annoncé que M. Van Den Bleeken sera transféré dans un centre psychiatrique de Gand en vue de développer un ” trajet adapté de soins “ pour les internés souffrant de “troubles psychiques profonds”.

 

Manque de moyens et détournement de la loi belge

 

Le quotidien flamand Het Nieuwsblad a dénoncé un détournement de la loi belge. Si l’euthanasie est légalisée depuis 2002, elle est normalement invoquée “quand tous les autres recours ont été épuisés. Ce qui n’est pas le cas ici.” Le quotidien voit dans ce cas Van Den Bleeken l’emblème du manque de moyens du système carcéral belge, déjà dénoncé à quatorze reprises par la Cour européenne des droits de l’homme. De nombreux patients psychiatriques “moisissent dans le système pénitentiaire classique où ils n’ont en réalité pas leur place”.

 

Une ONG, la Ligue des droits de l’Homme tire les mêmes conclusions : la demande d’euthanasie de Frank Van Den Bleeken est “le résultat direct des manquements de l’Etat belge à son obligation de prise en charge des personnes souffrant de troubles mentaux”. Elle poursuit : “En désinvestissant les infrastructures de soins pour internés, l’Etat belge semble ainsi promouvoir une forme de peine de mort déguisée”.

 

Le détournement avait également été souligné par un médecin qui avait rencontré le Frank Van Den Bleeken et écrit une tribune publiée par De Morgen, au moment de l’annonce de l’euthanasie. “L’euthanasie de Frank Van Den Bleeken n’aura pas lieu dans un hôpital, comme cela était prévu, mais dans la prison, parce qu’aucun hôpital n’y est préparé. La responsabilité de cette euthanasie n’est donc pas seulement médicale, mais surtout politique.”

 

Courrier International (Carole Lyon) 06/01/2015 – Blog de Jean-Yves Nau 06/01/2015 – Le Soir 05/01/2015 –  Het Nieuwsblad (Liesbeth Van Impe) 05/01/2015

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