Le Sénat Belge examine actuellement une proposition de loi complétant celle du 28 mai 2002 relative à l’euthanasie. Il se penche sur le rôle du pharmacien, ainsi que l’utilisation et la disponibilité des substances euthanasiantes.Cette proposition intervient quelques semaines après la mise sur le marché des "kits d’euthanasie" (cf revue de presse du 18/04/05).
Rappelons qu’en septembre 2004, un rapport d’évaluation chiffrait à 259 le nombre d’euthanasies déclarées depuis les 15 premiers mois d’application de la loi. Face à ces constats jugés "décevants" l’ADMD (Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité) et certains membres du gouvernement ont décidé de réagir en formant les médecins à la pratique de l’euthanasie, en informant plus largement le public par la publication de brochures, en réalisant des études pour comprendre les différences régionales et en rendant les substances euthanasiantes facilement disponibles.
Sur ce dernier point, le grossiste Multipharma se proposait d’approvisionner ses 250 officines dans le pays d’un "kit d’euthanasie" et d’aider ainsi les médecins à pratiquer plus aisément l’euthanasie, "avec garantie de résultat" et pour une "solution optimale".
L‘Ordre des médecins avait manifesté ses nettes réticences déontologiques face à la commercialisation de produits et matériel euthanasiants sous forme de kit. Le Conseil national de l’Ordre des Médecins a souligné a souligné que le caractère d’urgence n’était pas de mise et ne pouvait servir de justification à un élargissement de la disponibilité des produits euthanasiants.
Le Conseil de l’Ordre des pharmaciens a fait part de son étonnement "pour cette forme de publicité déguisée en faveur de produits soumis à prescription médicale". Le Sénat a donc adopté une proposition de loi visant à préciser le rôle du pharmacien dans la loi sur l’euthanasie et permettre une meilleure délivrance des produits euthanasiants. Toutefois, les pharmaciens bénéficient de la clause de conscience inscrite dans la loi sur l’euthanasie. Ils peuvent refuser d’honorer une prescription médicale dont ils pensent qu’elle est destinée à la pratique d’une euthanasie.
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