Babyland sur France 2 : elles sont mineures, elles ont choisi d’être maman

Publié le 8 Avr, 2020

Dans le cadre de l’émission infrarouge, France 2 diffusait mardi dernier Babyland, un reportage sur les mamans mineures. Elles ont 15, 16, 17 ou 19 ans, elles sont enceintes, elles ont un bébé parce qu’elles l’ont voulu ou par accident, mais quelques soient les circonstances, elles ont choisi d’être mère.

 

Le reportage a été réalisé dans le nord-est de la France à La Thiérache, une agglomération de 200 000 habitants, loin des grandes villes, où le taux de chômage avoisine les 18%. Ici, deux fois plus qu’ailleurs, des jeunes femmes « à peine sorties de l’enfance deviennent maman ». Ces jeunes filles se construisent un avenir là où elles n’en ont pas, à travers la maternité.

 

Pendant 6 mois, la caméra va les suivre avant, au moment de la naissance, et après pour certaines. Le sujet est réalisé sans parti-pris et leur laisse librement la parole.

 

Emilie a 16 ans, elle est maman d’une petite fille. Elle était avec son copain depuis un mois 1/2, leurs rapports étaient protégés mais elle s’est retrouvée enceinte. Elle explique : « On a préféré le garder. Si mon copain n’avait pas voulu le garder, je l’aurais quand même gardé derrière son dos parce que c’est mon bébé. Je n’ai pas à suivre son choix parce que c’est mon corps ». Quand on lui pose la question de l’avortement elle répond : « Je suis contre l’avortement parce que je ne trouve pas ça juste. Même si c’est juste un petit truc, tu arrêtes la vie d’un bébé. Alors que le bébé, il n’a rien demandé. Même si c’est un petit œuf, ça devient quand même un bébé. C’est mignon un bébé ».

 

Océane a trois enfants issus de deux pères différents, tous les deux violents. Les deux premiers 3 ans et deux ans ½ ont été placés. Elle a quitté son deuxième copain et vit avec Maylis sa dernière fille. Dès 13 ans, elle veut un enfant et son aînée naîtra alors qu’elle en a quinze. Pour elle, « c’est magique un enfant, ça change une vie ». Même si elle reconnait plus tard qu’elle aurait peut-être dû attendre un peu, elle dit : « Clairement, j’aurais encore d’autres enfants ».

 

Justine est en couple, elle a 15 ans. Avec son copain, ils ont choisi d’avoir un enfant. Elle veut témoigner : « A 15 ans, on peut être mère et pas être indigne. On peut savoir s’occuper d’un bébé, lui porter de l’affection (…) C’est pas parce que j’ai besoin d’affection que je ne pourrais pas en donner ». Ce qu’elle veut c’est « faire oublier le préjugé » qui dit que « être mère à 15 ans c’est gâcher sa vie ». Pour elle, « c’est entièrement faux. Pour moi c’est un désir. Rien n’est perdu, après je peux reprendre mes études ». Elle explique : « Moi j’ai choisi de voir ma vie comme ça et je suis très fière et je suis très contente de ce que j’envisage dans ma vie ».

 

Julie est la sœur aînée de Justine, elle a 17 ans. Elle est en couple et enceinte. Son copain est pleinement présent auprès d’elle. Elle a grandi dans des foyers où elle n’a pas reçu l’amour dont elle avait besoin : « Je voulais un amour naturel et je n’ai jamais ressenti ça. Je n’ai jamais eu cet amour-là. Je voudrais donner l’amour dont j’ai manqué. Pouvoir donner tout ce que j’ai ».

 

Le regard qu’on porte sur ces jeunes mères peut être dur et Emilie voudrait « que les gens arrêtent de nous regarder comme des monstres ». Pour Justine, « les gens qui me jugent ne savent pas pourquoi j’ai fait ça ». Pour elle, cette vie-là est celle qui la sauve.

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