Le lobby international de l’avortement vient d’essuyer une défaite importante devant la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) dans l’affaire B.B. c. Pologne. Dans cette affaire, l’ECLJ faisait face aux principaux lobbys de l’avortement : le Center for Reproductive Rights, la Federation for Woman and Family Planning et la Helsinki Foundation for Human Rights. Ce lobby s’attaquait aux restrictions à l’avortement en Pologne et au droit à l’objection de conscience, après qu’un médecin a refusé, en 2014, de pratiquer l’avortement après 24 semaines de grossesse sur un enfant à naître handicapé. Il s’agit d’un cas de « contentieux stratégique », monté de toutes pièces, instrumentalisant la souffrance d’une femme, demandant réparation pour avoir été forcée de donner naissance à un enfant handicapé.
Malgré la puissance et les efforts de ces lobbys, c’est l’argument juridique de l’ECLJ et du gouvernement polonais, résumé au §41 de la décision de la Cour, qui a prévalu. L’ECLJ avait en effet démontré que la requérante n’avait plus la qualité de « victime » pour se plaindre auprès de la CEDH, car elle avait déjà conclu un règlement amiable avec l’hôpital en cause, et bénéficié d’une importante indemnité. En conséquence, la CEDH a déclaré la requête irrecevable à l’unanimité. Cette décision s’imposait.
En annexe de ses observations écrites, l’ECLJ avait aussi remis à la Cour le témoignage exclusif du médecin en cause, en anglais. Humilié pendant des années, il doit aujourd’hui être heureux d’une décision juste de la CEDH.
Le vrai visage de ce lobby, dévoilé à l’occasion de cette affaire
Le lobby pro-avortement a une nouvelle fois dévoilé son vrai visage à l’occasion de cette affaire, en particulier son eugénisme. Le premier avocat de la requérante a dû être remplacé après qu’il eut été condamné [1] pour crime organisé impliquant une extorsion de fonds à 248 personnes handicapées. Quant au nouvel avocat, il contesta le mémoire de l’ECLJ, nous accusant de développer des « arguments religieux extrémistes ». Ce lobby a poussé la requérante à traiter son enfant de « monstre » dans les médias, et s’est acharné contre son médecin. Celui-ci a été traité publiquement par la gauche polonaise « d’incarnation de Satan », de personne « possédée », de « dégénéré » et de « personne sans conscience ». Il a perdu son poste de directeur d’hôpital à cause de cette affaire.
Finalement, en 2020, le Tribunal constitutionnel de Pologne a déclaré l’avortement eugénique contraire à la dignité humaine garantie dans la Constitution et l’a, en conséquence, interdit.
La question de l’impartialité du Greffe de la CEDH
Cette affaire a soulevé, incidemment, une autre question importante, relative cette-fois ci au fonctionnement interne de la Cour. En effet, plusieurs juristes polonais membres du Greffe de la CEDH – susceptibles de traiter cette affaire – ont pris publiquement position en faveur de l’avortement. C’est le cas notamment de Katarzyna Szwed, membre d’une « Brigade révolutionnaire féministe » polonaise et porte-parole de manifestations polonaises pour l’avortement. Depuis son départ de la CEDH, elle travaille pour « Abortion Without Borders ». L’ECLJ a dénoncé le manque d’impartialité de ces fonctionnaires de la Cour européenne. C’est une question importante, aggravée par l’opacité du greffe de la Cour, dont la liste des membres n’est pas rendue publique, à la différence de la Cour de justice de l’Union européenne ou la Cour interaméricaine des droits de l’homme.
[1] L’avortement eugénique et l’objection de conscience devant la CEDH ; à propos de l’affaire B.B. contre Pologne
[2] Le lobby de l’avortement s’acharne sur la Pologne à la CEDH
Cette tribune de Nicolas Bauer a été initialement publiée sur le site de l’ECLJ.