Le nombre d’avortements continue de progresser et en particulier chez les mineures, c’est ce qui ressort de l’étude de la Dress sur les interruptions volontaires de grossesse (IVG) en 2004 (cf. revue de presse du 25/09/06).
En 2004, 11 500 jeune filles entre 15 et 17 ans ont avorté soit 1 sur 100. Géographiquement, ces IVG sur des mineures sont plus fréquentes dans le nord de la France et dans les départements d’outre mer.
La contraception est de plus en plus courante chez les jeunes. Parmi les modes de contraception, l’usage du préservatif a presque doublé de 2000 à 2005 et la pilule reste le mode de contraception le plus répandu avec 68 % des 15-19 ans qui déclarent la prendre.
La contraception d’urgence (pilule du lendemain – Norlevo) n’a jamais été autant utilisée. Depuis juin 1999, cette pilule peut être vendue sans prescription médicale. Depuis 2000 elle peut être délivrée par les infirmières scolaires et depuis 2002 elle est gratuite pour les mineures en pharmacie. En 2005, plus d’un million de comprimés ont été vendus, c’est six fois plus qu’en 1999. 13,7 % des femmes de 15-54 ans et 30% des 15-24 ans l’ont déjà prise.
Pour Nathalie Bajos, directrice à l’Inserm d’une équipe de recherche sur la santé sexuelle et reproductive, le nombre de "consommatrices" du Norlevo n’est pas aussi élevé qu’il devrait être "si l’on en juge par le nombre de femmes qui vivent encore des grossesses non désirées".
Tugdual Derville, délégué général de l’Alliance pour les Droits de la Vie, déplore "le fantasme qu’un enfant doit être programmé, désiré et accueilli. Si bien que beaucoup de femmes que nous rencontrons, faute de l’un de ces paramètres, ne s’autorisent plus à aller jusqu’au bout". Pour lui, les chiffres reflètent "l’échec de la prévention. Les chiffres sont là. Il était tout aussi illusoire de croire que la contraception, comme la pilule du lendemain, endiguerait les avortements".
Le Figaro (Delphine de Mallevoüe) 29/09/06