En réaction à l’avis du Comité consultatif national d’éthique (CCNE) sur les diagnostics anténatals (DPN et DPI) qui recommande l’extension du DPI à la trisomie 21 (cf. revue de presse du 18/11/09), le cardinal André Vingt-Trois, archevêque de Paris et président de la Conférence des évêques de France dénonce une dérive eugénique grave.
"Le DPI constitue une transgression éthique grave puisqu’il vise à éliminer des embryons non conformes. Cette transgression a été acceptée par le législateur, en l’encadrant strictement pour la seule détection de maladies génétiques d’une particulière gravité, reconnues incurables au moment du diagnostic. Le fait d’élargir cette recherche à la trisomie 21 constitue un pas supplémentaire vers une utilisation eugénique du DPI. Rien n’empêchera de l’étendre demain à la recherche d’autres affections, voire à la satisfaction de désirs personnes", dénonce le cardinal Vingt-Trois.
Et d’ajouter : "c’est un signal extrêmement négatif adressé aux personnes atteintes de trisomie 21 et à leurs familles. Sans cacher les difficultés rencontrées par les personnes trisomiques, il faut rappeler qu’il ne s’agit pas d’une anomalie mortelle. Ne sommes-nous pas devant un refus insidieux de nos sociétés modernes de l’accueil des personnes handicapées ?", s’interroge-t-il.
Mgr André Vingt-Trois rappelle enfin que le risque de dérives eugéniques avaient été soulignés par le rapport du Conseil d’Etat : "tout assouplissement du DPI induit des risques supplémentaires d’eugénisme" (Rapport du Conseil d’État sur la révision de la loi de p. 40) et par celui des Etats généraux de la bioéthique : "la réflexion des citoyens sur le DPI et le DPN est marquée par le souci d’éviter les effets potentiellement eugénistes d’un usage incontrôlé de ces techniques" (Rapport final des Etats généraux de la bioéthique, juillet 2009 p. 39.).
La Croix 19/11/09 – Zenit 18/11/09 – Liberté Politique 18/11/09