En France, la sécurité sociale prend entièrement en charge quatre millions d’échographies obstétricales, c’est à dire trois écographies pour une grossesse ne présentant pas de risque particulier. En pratique, ces échographies ont une ” obligation de résultat ” sur trois points essentiels : la datation du début de grossesse, la détection de grossesses multiples et l’étude de la vitalité de l’embryon ou de fœtus. Les autres informations qui peuvent être demandées à l’échographistes sont jugées par les professionnels que ” moyennement satisfaisantes ” dans le sens où ” l’échographie obstétricale ne permet aujourd’hui de détecter qu’un peu plus d’une malformation sur deux “, précise Jean Michel Brideron, spécialiste de gynécologie obstétrique.
Suite à la vive controverse sur les conséquences de l’arrêt Perruche dans la pratique du diagnostic prénatal, et face à l’arrivée d’appareils de plus en plus précis (capables de restituer l’anatomie du fœtus en 3D) les spécialistes du diagnostic prénatal demandent qu’un réflexion soit menée sur leur pratique. ” Nous ne pouvons pas continuer à utiliser des techniques de plus en plus fines, obtenir des résultats de plus en plus détaillés sans que médecins et non médecins s’interrogent sur ce qu’ils sont en train de mettre en oeuvre ” explique le professeur Israël Nisand prévenant qu’ “ aujourd’hui la technique domine l’éthique “.
Les échographistes réclament des pouvoirs publics une aide afin de définir un guide de bonnes pratiques et de conduites à tenir en matière d’échographie obstétricale et d’information aux parents. Le dernier rapport rédigé par des experts remonte à décembre 1998.
Le Monde (Jean-Yves Nau) 10/01/02