Suite au décès de son fils Angus, âgé de 26 ans, Sally Catt a écrit à une commission d’enquête parlementaire de l’Etat de Victoria en Australie pour demander la légalisation du don d’organes sur les personnes dont la mort est « imminente ». L’objectif serait de ne pas « gaspiller » les organes des donneurs enregistrés.
Après être tombé d’un immeuble de quatre étages, Angus Catt, souffrant de lésions cérébrales, a été plongé dans un coma artificiel avant de décéder en février. Bien qu’inscrit sur le registre australien des donneurs d’organes, il n’a pas pu donner les siens car le délai entre le retrait de l’assistance respiratoire et la mort circulatoire a dépassé 90 minutes, entraînant l’endommagement des organes.
Pour cette raison, sa mère souhaite que les conditions soient modifiées pour que les organes puissent être prélevés sous anesthésie générale à partir du moment où le maintien en vie d’un donneur potentiel a été interrompu, et sans attendre son décès. Une mesure qui serait limitée aux cas où la décision serait prise par le plus proche parent du patient, en consultation avec les médecins.
Cependant, cela « créerait une zone d’ombre éthique » puisque le prélèvement d’organes serait à l’origine du décès (cf. Du concept à la pratique, de la dystopie à la réalité). Or, en dehors de l’euthanasie, il est illégal de précipiter la mort par toute intervention médicale (cf. Québec : 15% des donneurs d’organes ont été euthanasiés). Pour le Dr Simon Longstaff, directeur exécutif du Centre d’éthique, dans le système du don d’organes « soit on est vivant, soit on est mort, mais on créerait un précédent dans lequel une personne incapable de donner son consentement se verrait prélever ses organes » (cf. La « ressuscitation partielle », un nouveau protocole de prélèvement d’organes).
La commission devrait rendre son rapport à partir de l’année prochaine.
Source : The Age, Wendy Tuohy (17/04/2023)