Six mois après la dépénalisation du suicide assisté dans l’Etat de Victoria en Australie, le comité chargé de surveiller la mise en œuvre de cette décision, présente ses premiers chiffres. Publié mardi, ce rapport du Voluntary Assisted Dying Review Board couvre la période allant du 19 juin 2019, date de son d’entrée en vigueur, jusqu’au 31 décembre 2019 (cf. La loi sur le suicide assisté entre en vigueur en Victoria).
Durant ces six mois :
- 70 patients se sont vus délivrer un « permis VAD », c’est-à-dire une autorisation de recourir à l’Aide Volontaire à Mourir,
- 52 patients ont effectivement mis fin à leurs jours,
- 9 ont reçu les médicaments létaux directement par leur médecin « parce qu’ils étaient physiquement incapables de s’administrer eux-mêmes le médicament ».
La branche Tasmanienne de l’Australian Medical Association a désapprouvé publiquement la participation active des médecins dans le processus de suicide assisté, jugeant ce geste « contraire à la position de l’Australian Medical Association (AMA) et de la World Medical Association (WMA) sur l’euthanasie » et incompatible avec « la tradition éthique de la médecine dans son ensemble ». Elle a ajouté qu’un médecin n’avait pas « à être directement impliqué », et qu’il n’était « pas autorisé à participer à l’acte de promotion, de prescription ou de délivrance d’un médicament à but mortel ». Elle estime que « la communauté doit continuer de croire que les médecins praticiens protégeront avec compassion et éthique la santé humaine (y compris la dignité, le confort et la sécurité) et la vie », conclut le communiqué.
BioEdge, Xavier Symons (23/02/2020)