Un récent article paru dans le British Journal of Psychiatry devrait alerter les partisans de l’aide médicale à mourir. Une méta-analyse réalisée par des médecins allemands sur l’impact du suicide sur les familles affirme que « l’expérience de la perte d’un parent par suicide est un facteur de risque fort (…) de comportement suicidaire chez les enfants ».
Le suicide et les tentatives de suicide sont une des premières causes de mortalité dans le monde. Près de 800 000 personnes meurent par suicide chaque année. « Chaque suicide affecte non seulement la famille et les amis du défunt, mais aussi la société dans son ensemble », soulignent les auteurs. Pour chaque décès par suicide, 135 personnes sont touchées.
Si les auteurs notent une corrélation entre le suicide d’un parent et les suicides des enfants, le mécanisme est loin d’être clair. Il pourrait être génétique ou environnemental, dû au chagrin et à la honte. Il pourrait aussi s’agir d’un processus d’imitation : « L’identification avec les personnes qui s’occupent de l’enfant joue un rôle dans le développement du sentiment d’identité, et le comportement autodestructeur et les stratégies d’adaptation d’un parent sont susceptibles d’être imités. Les descendants pourraient donc reproduire la manière dont les parents résolvent les problèmes, y compris le suicide, lorsqu’ils sont confrontés à des difficultés de la vie. L’imitation peut aussi être motivée par un besoin de comprendre les motifs et l’état d’esprit du parent suicidaire ».
L’âge est un facteur modérateur : lorsque les enfants sont plus âgés, le risque semble être plus faible.
Cette recherche suggère qu’il est très important de recueillir des données sur la trajectoire de vie des enfants, des conjoints ou des partenaires de personnes qui demandent une aide médicale à mourir (cf. A propos de l’euthanasie de la championne paralympique Marieke Vervoort…). En cas de problèmes sous-jacents, ils pourraient facilement passer inaperçus.
Source : BioEdge, Michael Cook (13/11/2021)