Lors d’un entretien sur Radio Notre-Dame, le cardinal André Vingt-Trois, archevêque de Paris, a évoqué l’affaire du médecin urgentiste de Bayonne accusé d’euthanasie sur plusieurs de ses patients (Cf. Synthèses de presse d’août 2011 et du 13/09/11). Il s’agit d’un évènement qui "mélange tout" et dont les enjeux sont "trop graves pour qu’on laisse se développer une ambiguïté complète", a-t-il souligné.
Dans cette affaire, remarque le cardinal Vingt-Trois, "on parle d’euthanasie sans préciser jusqu’à quel point il y a un accord entre les malades ou leur famille et le médecin – et un accord explicite et formulé". En outre, on parle de "décision médicale" sans toutefois évoquer "le protocole de délibération qui doit normalement présider à ce genre de décisions, en tout cas dans les pays qui ont instauré une loi sur l’euthanasie". Enfin, cet évènement pose la question de "soulager la souffrance" mais la seule issue qui est donnée à voir est celle d’un homme seul qui, "avec l’assentiment des regards et des pressions de mains – ce qui n’est quand même pas très explicite – se donne le pouvoir de vie et de mort sur quelqu’un".
Cet enjeu est trop grave pour rester dans l’ambiguïté totale en assimilant "l’interruption des soins et le refus de l’acharnement thérapeutique à une décision de mise à mort". En effet, "c’est une chose de suspendre l’acharnement thérapeutique, c’est encore une autre chose de donner aux malades des soins et des médicaments qui soulagent sa souffrance même si on sait que cela peut abréger sa vie, et c’est encore autre chose de dire ‘aujourd’hui, je lui donne la mort’ ", a insisté le cardinal Vingt-Trois.
Zenit 15/09/11