Accepter l’enfant malformé

Publié le 4 Avr, 2005

Le Quotidien du Médecin consacre une interview au Pr Claude Griscelli, président de la Fondation Wyeth qui s’occupe de la santé de l’enfant et de l’adolescent. 

Celui-ci fait un point sur l’évolution des malformations néonatales. Il dénonce le nombre important d’amniocentèses pratiquées en France et rappelle qu’il s’agit d’un examen invasif entraînant des fausses couches. Il rappelle également que l’amniocentèse ne peut pas révéler toutes les maladies, notamment les maladies dominantes à expression tardive (cf revue de presse du 29/03/05)

En matière d’évolution, il constate qu’à Paris, 44% des grossesses sont interrompues après un diagnostic prénatal, 90% d’entre elles concernent des malformations graves, létales ou induisant de lourds handicaps mentaux. Par conséquent, 56% des couples acceptent un enfant malformé. Certaines anomalies sont réparables à la naissance tels le bec de lièvre, les doigts surnuméraires… Seulement 7% des femmes décident de mettre au monde un enfant trisomique…

Il estime que ces choix sont liés au fait que "l’on a pris conscience que le foetus a une valeur inestimable et que l’idée de la protection de l’enfant conçu fait du chemin". Il souligne aussi que "la famille et la société acceptent mieux le handicap qu’auparavant". Enfin, il constate que "le public a foi dans les futures thérapies des maladies génétiques".

NDLR : Nous attirons l’attention du lecteur sur le fait que selon ces chiffres, 93% des femmes qui savent qu’elles attendent un enfant trisomique avortent. On s’étonne dès lors que l’auteur puisse dire que la "société accepte mieux le handicap qu’auparavant et que la protection de l’enfant conçu fait du chemin"…

Le Quotidien du Médecin (Annie Thiébart) 04/04/05

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