Des membres de l’association Demain la greffe, un groupe de réflexion qui réunit des patients, proches de patients, donneurs, professionnels du prélèvement et de la greffe et représentants de la société civile qui militent en faveur du don d’organe et de la greffe, dénoncent dans le quotidien Le Monde, "les recommandations frileuses du Conseil d’Etat" en la matière.
Rappelons que dans son rapport, le Conseil d’Etat dit "souhaiter promouvoir une réflexion éthique qui soit une démarche d’étude des données scientifiques, d’ouverture aux convictions d’autrui et aux expériences étrangères, de remise en cause des certitudes acquises, de dialogue des consciences".
Ils regrettent que "seuls les professionnels du prélèvement et de la greffe dont les positions sont connues pour aller dans le sens de celles du Conseil d’Etat aient été sollicités et qu’aucun représentant des patients n’aient été auditionné".
Les membres de Demain la greffe rappellent qu’en France 13 000 malades sont en attente de greffe et que 220 personnes sont mortes en 2008 faute d’avoir été greffées.
En prenant l’exemple des greffes rénales, les membres de l’association expliquent quelles seraient les approches nécessaires pour répondre aux besoins. Et d’évoquer une diminution du taux de refus, un triplement du nombre de greffes à partir d’un donneur vivant et un développement du prélèvement sur donneur décédé à la suite d’un arrêt cardiaque.
Enfin, ils soulignent que le Conseil d’Etat ne manifeste aucune volonté de voir progresser le don d’organes et propose de évolutions qui le feront diminuer. "Interdire ou limiter l’accès à un soin lorsque la demande croît comporte le risque de voir se développer trafic et marchandisation dans des pays pauvres et moins regardants", concluent-ils.
Le Monde 11/06/09