A propos de l’euthanasie

Publié le 16 Août, 2011

La Croix revient sur la déclaration signée par sept sociétés savantes (Société française d’étude et de traitement de la douleur – Sfetd ; Société française de gériatrie et de gérontologie – SFGG ; Société française d’anesthésie-réanimation – Sfar ; Société française d’hématologie – SFH ; Groupe de réflexion sur l’accompagnement et les soins de support pour les patients en hématologie et en oncologie – Grasspho ; Association nationale des médecins généralistes exerçant à l’hôpital – AGHL) dans laquelle elles disent leur opposition à toute évolution de la loi vers une aide active à mourir. "Nous réaffirmons avec force que, quels que soient les choix que notre société pourrait faire dans le futur, donner la mort ne relève en aucune façon de la compétence du médecin et que nous, professionnels de santé, n’assumerons pas ce rôle. Cela entrerait en conflit de valeurs avec la mission fondamentale des soignants médicaux comme non médicaux, qui est bien de toujours soigner et prendre soin de l’autre et ce jusqu’au bout de sa vie."

Par ailleurs, nombre d’associations de malades déclarent ne pas se reconnaître dans le combat de ceux qui militent pour l’euthanasie. Ainsi, Hélène Boucand, co-fondatrice de l’Association française des syndromes d’Ehlers-Danos, ne souhaite pas rentrer dans le débat sur le suicide assisté, alors qu’une jeune femme, Clara Blanc, atteinte de cette maladie génétique rare vient de lancer un appel pour la légalisation de l’euthanasie (cf. Synthèse de presse du 02/04/08). Hélène Boucand plaide en premier lieu pour une meilleure prise en charge de la maladie. Même priorité chez Gilles Bonnefond, président des Papillons de Charcot, représentant les familles touchées par la sclérose latérale amyotrophique : "une grande majorité des membres revendique avant tout le droit de vivre plutôt que celui de mourir dans la dignité. (…) Ce que nous demandons, ce sont des structures d’accueil, des aides psychologiques, matérielles, tout ce qui peut rendre le quotidien plus supportable".

La Croix consacre un article à l’Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD) qui compte aujourd’hui 45 000 adhérents (versant chacun une cotisation annuelle de 21 euros). Depuis l’élection de Jean-Luc Romero à la présidence de l’ADMD, en juin 2007, l’association a adopté une attitude "plus offensive". Voulant toucher un public "le plus large possible, plus jeune et plus actif", l’ADMD a, par exemple, lancé, en janvier dernier, une opération de sensibilisation sur les marchés : elle a distribué "100 000 cartes pour notre dernière liberté" à renvoyer aux parlementaires. Rejetant les accusations d’instrumentalisation, l’ADMD reconnaît toutefois que des cas comme celui de Chantal Sébire, largement médiatisés, sont "une forte caisse de résonnance" à leur combat pour l’euthanasie.

Aux Pays-Bas, premier pays au monde à avoir adopté, en 2001, une loi légalisant l’euthanasie, le nombre d’euthanasies et de demandes d’euthanasie aurait diminué depuis l’entrée en vigueur de la loi, le 1er avril 2002. Selon le ministère de la Santé, cette baisse s’explique notamment par "l’augmentation des soins sédatifs palliatifs".

Quant au Luxembourg, le quotidien précise qu’il n’a pas encore dépénalisé l’euthanasie : si le texte a été voté par la chambre des députés luxembourgeois le 19 février dernier, un seconde vote est nécessaire.

Ajoutons qu’une circulaire du ministère de la Santé datée du 25 mars dernier précise les orientations de la politique des soins palliatifs : elle prévoit notamment de doubler les capacités de prise en charge.

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