A propos de la fin de vie

Publié le 16 Avr, 2007

Le Monde, revient sur la question de la dépénalisation de l’euthanasie et regrette que ce thème n’ait "qu’émergé de manière fugace dans la campagne présidentielle".

Le procès de Chantal Chanel et Laurence Tramois (cf revue de presse du 16/03/07) a rouvert le débat sur l’euthanasie. Rappelons qu’à cette occasion, 2 pétitions ont été lancées. D’un côté, 2 000 signatures de soignants qui ont reconnu avoir "aidé des patients à mourir". De l’autre, 5 000 soignants affirmant qu’une autre médecine "à visage humain" est possible, refusant l’euthanasie et demandant le développement des soins palliatifs.

Sandrine Blanchard, journaliste, constate que dans ce contexte, la loi Leonetti qui bannit l’acharnement thérapeutique est oubliée. Un numéro azur permettant de se renseigner sur les nouveaux droits des malades en fin de vie a été mis en place. Or, c’est un échec. Pour elle, la responsabilité en revient aux pouvoirs publics.

La journaliste explique que l’affaire de  Périgueux n’est pas un cas isolé et que d’autres malades dans les hôpitaux sont euthanasiés. "Même si la médecine moderne dispose de tous les moyens nécessaires pour atténuer les souffrances, il restera toujours des situations de fin de vie où la douleur ne peut pas être soulagée, où la demande du malade devient omniprésente", dit-elle.

Pour le professeur François Goldwasser, de l’hôpital Cochin, "l’ennemi du malade mourant, c’est la pratique médicale solitaire et le non accès à des médecins formés à la prise en charge de la fin de vie".

De son côté, Jean-Claude Ameisen, président du comité d’éthique de l’Inserm estime "qu’il y a un défaut majeur d’accompagnement". "La médecine doit se réapproprier cette humanité, ce devoir d’assistance et d’accompagnement qui est à l’origine de son fondement".

Sandrine Blanchard souligne que ni les soins palliatifs, ni l’euthanasie ne permettront à la vie de devenir "belle" mais qu’il faut "que les conditions de la mort à l’hôpital deviennent acceptables pour les malades et qu’il n’y ait jamais ni solitude, ni abandon".

Pour conclure, elle estime que la loi Leonetti ne pourra pas tout résoudre et rappelle les propos du professeur Vincent Meininger :"il restera toujours une frange de malades qui veulent mourir : si on ne les entend pas, on fait une erreur".

Le Monde (Sandrine Blanchard) 16/04/07

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