En Australie, les deux bébés d’un couple sont nés par GPA à sept semaines d’intervalle après avoir été respectivement portés par leur grand-mère et leur tante.
Dès son adolescence, Michelle Harley, la mère biologique, a su qu’elle avait des problèmes de fertilité. Vers vingt ans, des examens médicaux ont en outre révélé qu’elle avait un utérus unicorne [1]. Cela n’empêchait pas la jeune femme de porter un bébé, mais cela pouvait compliquer la grossesse. « Toutes les études montrent qu’il existe un risque accru de complication obstétricale, comme l’accouchement prématuré » explique l’obstétricien et gynécologue Lionel Reyftmann.
En mars 2019, Michelle épouse Jono Harley. Le couple essaye de concevoir un enfant presque immédiatement, mais ils ne réussissent pas à le concevoir naturellement.
En 2020, ils se tournent vers la FIV. Dans un premier temps, cela n’aboutit pas non plus. Finalement, en juin 2021, Michelle tombe enceinte à la suite d’un nouveau processus de FIV.
A 19 semaines de grossesse, le couple perd son bébé et Michelle passe elle-aussi près de la mort. Les médecins indiquent alors qu’il est trop risqué pour elle de retomber enceinte.
Deux mères porteuses
Jasmina Pandevski, la mère de Michelle, et Sophie Falzon, mère de trois enfants et sœur de Jono, proposent alors d’être mères porteuses pour le couple.
Malgré son âge, les médecins acceptent d’implanter chez Jasmina, 52 ans, l’un des nombreux embryons issus des précédentes tentatives de FIV de Jono et Michelle. Elle tombe enceinte tout de suite. Sept semaines plus tard, Sophie fait de même.
Le 12 décembre 2022, Jasmina accouche par césarienne de Hugo Jay Harley, et, en janvier 2023, moins de six semaines plus tard, Sophie accouche naturellement de Spencer Louis Harley.
Michelle et Jono sont les parents génétiques des deux enfants. « Nos embryons ont été fabriqués à partir de mes ovules et du sperme de Jono » explique Michelle. « Je ne m’attendais certainement pas à ce qu’à 52 ans, je porte mon petit-fils » admet pour sa part Jasmina. « C’est tellement bizarre de voir ta mère enceinte de ton propre enfant » témoigne Michelle. Jasmina précise que « les enfants sauront dès leur plus jeune âge que c’est leur histoire ».
En Australie, la maternité de substitution commerciale est illégale, mais pas la GPA « altruiste ».
[1] Une maladie congénitale qui signifie que la femme n’a qu’un demi-utérus, avec un ovaire et une trompe de Fallope au lieu de deux
Source : ABC, Sarah Grant (14/05/2023)