FIV aux USA : des médecins tout puissants, la PMA sans limites

Publié le 28 Juin, 2019

Les Américains choisissent de plus en plus souvent le sexe de leurs enfants. La FIV devient banale, les techniques se multiplient. Là-bas, aucune loi ne régule la procréation médicalement assistée. « Comme ce sont les patients, et non l’Etat, qui paient, nous avons de la marge de manœuvre », concède Fady Sharara, directeur d’une clinique de fertilité en Virginie. « Aux Etats-Unis tout va plus vite que l’éthique », ajoute-t-il.

 

De la « banale » congélation volontaire des ovocytes, parfois aux frais de l’employeur, aux bébés après 50 ans, en passant par le choix du sexe de l’enfant, l’élimination systématique des embryons porteurs d’anomalies génétiques, ou la gestation pour autrui et les dons de gamètes, tout est bon pour satisfaire les exigences des clients. « Tous les êtres humains ont le droit de se reproduire », se justifie le Dr Safa Rifka d’une clinique privée de Washington. Chacun choisit sa propre éthique, « je me suis fixé une limite à 52 ans. Parfois je suis allé jusqu’à 54 ans », explique de son côté Fady Sharara.

 

Parmi les clients de ces deux médecins, Terrie Callahan, enceinte à 54 ans. Elle a rencontré son fiancé à 53 ans. Suite au don d’ovocytes d’une femme plus jeune, elle a maintenant onze embryons qui attendent, au congélateur, une éventuelle implantation. Après des tests génétiques, ils ont écarté les embryons porteurs d’anomalies, comme des trisomies, puis ils ont demandé l’implantation d’un garçon, parce qu’elle « adore le sport » et veut « transmettre le nom » de son futur mari. L’année prochaine, ils en feront naître un deuxième, par mère porteuse cette fois.

 

Les Nigérians et les Indiens, eux, consultent quand ils sont « désespérés d’avoir trop de filles », un « service appelé par euphémisme ‘rééquilibrage familial’ ».

 

Pour Cindy Luna, 35 ans, choisir le sexe permet d’« au moins contrôler une chose », « dans un processus où on se sent impuissant ». D’ailleurs, elle estime que l’ordre « idéal » est d’avoir d’abord un garçon, puis une fille, car « les grands frères protègent les petites sœurs ». C’est ce qu’elle a demandé au médecin. Mateo est né en 2017, sa fille naitra d’ici un mois.

AFP, Ivan Couronne (28/06/2019) –  Aux Etats-Unis, la PMA est libre: “c’est mon corps, mes ovocytes”

France 24 (27/06/2019) – In US, relaxed IVF laws help would-be parents realize dreams

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