Don d’ovocyte : « Personne ne peut être certain qu’il n’y aura pas de complication »

Publié le 8 Mai, 2017

Leah Campbell est âgée de 18 ans lorsque, sur l’exemple d’une amie, elle  décide de donner ses ovocytes, « tant par générosité que pour la compensation financière »[1].En 2007, elle propose donc ses ovocytes à la même agence que son amie, qui prend en charge les injections d’hormones pendant plusieurs semaines, puis l’extraction des ovocytes. Suite aux injections d’hormones, elle se sent « ballonnée », « fatiguée », présente des « sautes d’humeur », puis « tout est de retour à la normale ». L’agence la contacte de nouveau en 2008, elle accepte un second don. Malgré les mises en garde d’un médecin – « il m’a dit que ça devait être la dernière fois parce qu’il n’y avait pas encore assez d’informations quant aux effets sur le long terme que peuvent avoir les dons d’ovocytes sur le corps des donneuses », elle se sent « invincible ».

 

Toutefois, quelques mois plus tard, « les problèmes ont commencé ». Un retard prolongé des règles, puis Leah « croit vivre un cauchemar : ‘c’était horrible, j’ai commencé à vomir, j’ai eu de la fièvre, et j’avais si mal que je ne pouvais pas marcher. J’ai finalement passé une échographie pour comprendre ce qui n’allait pas, et mon docteur a dit que mes ovaires ressemblaient à l’enfer – ce sont ses mots exacts. Ils étaient recouverts de kystes ». Le diagnostic est posé : Leah souffre d’endométriose au stade 4, une des formes les plus agressives de la maladie. « Selon les médecins, elle était très certainement déjà atteinte d’une forme légère d’endométriose avant de faire don de ses ovocytes, mais les injections d’hormones nécessaires à ces dons auraient aggravé sa condition à l’extrême ». Elle a subit quatre opérations, puis réalisé deux cycles de Fécondation In Vitro qui ont échoué : « faire un don d’ovocyte a détruit ma chance d’avoir des enfants », conclut Leah. Et malgré les sollicitations de Leah, l’agence l’a « abandonnée », cessant de répondre aux courriers et aux appels.

 

« Personne ne peut être certain qu’il n’y aura pas de complication », déclare Leah Campbell aujourd’hui. « Il est crucial que de nouvelles études soient menées afin d’évaluer les risques encourus par les femmes ». Pour l’heure, elle « conseille aux femmes de réfléchir longuement à propos du don d’ovocytes. ‘Les médecins diront aux donneuses que je suis un cas extrême (…) mais les docteurs m’avaient dit ça aussi !’ ».

 

[1] Aux Etats-Unis, le don de gamètes est rémunéré.

7/7 Alizée B (9/05/2017)

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