Marisol Touraine : la congélation des ovocytes “n’est pas un débat pour directeurs de ressources humaines”

Publié le 20 Oct, 2014

La semaine dernière, la chaîne de télévision NBC News révélait le financement par Facebook et prochainement par Apple de la congélation des ovocytes de leurs employées, afin de retarder leurs grossesses. Une initiative qui fait couler beaucoup d’encre (Cf Synthèses de presse Gènéthique du 15 octobre 2014 et du 17 octobre 2014). 

 

Réagissant à cette actualité sur Europe 1, la ministre de la Santé, Marisol Touraine a déclaré : “Je suis préoccupée d’entendre que c’est un projet porté par des entreprises. […] Est-ce que l’objectif, c’est de demander à des femmes de ne pas avoir d’enfants au moment où elles le souhaitent, pour pouvoir être plus disponibles pour leur entreprise ?“. Pour la ministre de la Santé, “ce sont des enjeux difficiles, compliqués, qui ont des conséquences éthiques. Il n’appartient pas aux entreprises et aux employeurs de se saisir de ces questions-là. Le débat est médical, éthique, ça n’est certainement pas un débat pour directeurs de ressources humaines“. 

 

Dans un article publié par le New York Times, Miriam Zoll, de Our Bodies Ourselves,  estime que les médecins responsables ne devraient pas recommander la congélation d’ovocytes aux femmes jeunes qui n’ont pas d’indications médicales. D’autant que l’on manque actuellement de données sur la tolérance et l’efficacité de cette pratique et que le nombre de naissances vivantes résultant d’une congélation ovocytaire est très faible. En outre, aucune données n’existent concernant le suivi à long terme de femmes ayant subi des injections d’hormones et des prélèvements ovocytaires. Enfin, personne ne sait combien de produits chimiques sont utilisés dans le processus de congélation et absorbés par les ovocytes, ni même leurs effets à long terme sur le développement des cellules. 

 

Selon la Society for Assisted Reproductive Technology, une organisation de professionnels spécialisés dans la médecine de la reproduction, pour une femme de 38 ans, la chance qu’un ovocyte congelé conduise à une naissance vivante varie entre 2 et 12%. Une donnée importante étant donné qu’aux Etats-Unis, l’âge moyen des femmes recourant à la congelation ovocytaire est de 37,4 ans, poursuit Miriam Zoll. De même, en 2011, au niveau mondial, parmi les femmes âgés de 38 ans et plus, on estime que seuls 10 bébés sont nés à partir d’ovocytes congelés. 

Le Quotidien du Médecin (Coline Garré) 16/10/2014 – Bioedge (Miriam Zoll) 17/10/2014

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