Le Royaume-Uni révise sa loi sur la bioéthique

Publié le 20 Mai, 2008

Depuis hier, la Chambre des communes examine, "dans un climat passionné et tendu", un nouveau projet de loi sur la fertilisation et l’embryologie humaines. La Croix revient sur les quatre points qui créent le plus la polémique, et ce au sein même du parti (à tel point que le premier ministre Gordon Brown a accepté de ne pas donner de consignes de vote aux députés).

Le premier point concerne l’avortement. La législation britannique – la plus permissive d’Europe – actuellement en vigueur autorise l’avortement jusqu’à la 24ème semaine de grossesse. Plusieurs parlementaires ont déposé des amendements pour réduire ce délai, arguant que, grâce aux progrès de la médecine, les prématurés nés à 24 semaines ont désormais de bonnes chances de survie. Ce que montre une étude de l’université de Leicester selon laquelle 31% des prématurés nés à 24 semaines ont survécu entre 2000 et 2005 alors qu’ils étaient 17% entre 1994 et 1999.

Le deuxième point concerne le rôle du père en cas d’insémination artificielle. Jusqu’à aujourd’hui, le nom du père doit obligatoirement figurer sur les documents de demande d’insémination puis sur les registres d’état civil. Le texte discuté autoriserait les mères célibataires ou les couples de femmes homosexuelles à remplacer le nom du père par l’inscription, non obligatoire, d’un autre parent, qui pourrait être une femme.

Le troisième point concerne la sélection des embryons. Encore interdite la sélection des embryons selon leur sexe pourrait néanmoins être permise à condition qu’il s’agisse d’un nouveau-né destiné à soigner un frère ou une sœur. "Cela signifie que l’enfant n’est pas créé pour lui-même, mais pour fournir une guérison", s’indigne Joséphine Quintervalle, membre de l’association Comments on Reproductive Ethics.

Enfin, le quatrième point concerne la recherche sur les embryons hybrides humains-animaux. Bien qu’elles soient déjà autorisées par la Human Fertilisation and Embryology Authority (HFEA) et que deux laboratoires disposent d’un brevet pour mener ces recherches, le gouvernement entend légiférer sur cette question pour légaliser cette recherche. En même temps, bien sûr, il propose d’encadrer cette recherche : les chercheurs devront avoir une licence, les embryons ne pourront pas être inséminés et devront être détruits au bout de 14 jours. Ces chimères, créées à partir d’ADN extrait d’une cellule souche embryonnaire humaine et introduit dans une cellule de vache par exemple, serviraient à produire des lignées de cellules souches humaines sans avoir à recourir à des ovocytes humains.

Cette disposition divise les députés, notamment parce qu’"il existe des alternatives à la recherche sur les cellules souches des embryons", comme les cellules souches adultes ou issues de sang de cordon ombilical.

Par ailleurs, les présidents des conférences épiscopales d’Angleterre et du Pays de Galles, d’Ecosse et d’Irlande ont annoncé samedi dernier financé à hauteur de 25 000£ la recherche sur les cellules souches adultes, considérant que celles-ci ont un vrai potentiel thérapeutique sans poser de problèmes éthiques. Les 25 000£ seront versées à Novussanguis, consortium international de recherche sur les cellules souches issues de sang de cordon et adultes créé par la Fondation Jérôme Lejeune et le Centre de recherche sur le sang de cordon de l’Université de Newcastle (cf. Synthèse de presse du 15/05/08).

La Croix (Eric Albert, M.V) 20/05/08 – Zenit 19/05/08 – Times on line 19/05/08 – www.indcatholicnews.com 19/05/08 – MedHyg.ch 23/05/08 – L’Express.fr 20/05/08

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