‘L’embryon, le fœtus et l’enfant”

Publié le 17 Mar, 2008

L‘Institut du droit de la famille et du patrimoine et l’Académie de médecine organisent trois conférences-débats sur le thème de l’assistance médicale à la procréation (AMP).  La première conférence de ce cycle "L’embryon, le fœtus et l’enfant", a lieu aujourd’hui sur le thème "l’embryon in vitro : qui ou quoi ?". A cette occasion, le Pr Pierre Jouannet, professeur à l’université Paris V, René Descartes, qui a dirigé le laboratoire de biologie de la reproduction à l’hôpital Cochin, a accordé une interview au Quotidien du Médecin.

Pour lui, l’AMP est une activité très encadrée par la loi de bioéthique. Il rappelle que l’évènement majeur dans ce domaine a été le recours à l’injection intracytoplasmique de spermatozoïdes (ICSI) en 1992. Aujourd’hui la plupart des fécondations in vitro font appel à cette technique. Selon l’Agence de la biomédecine, près de 2,5% des enfants qui naissent en France (chiffres de 2005) sont issus de l’AMP, soit environ 19 000 enfants.

Pour le Pr Jouannet, il faut établir la responsabilité des pouvoirs publics et celle des professionnels dans l’organisation de l’AMP. Il dénonce le manque de politique ministérielle pour développer l’AMP à l’hôpital public. Pour lui, il s’agit d’un problème politique "le problème est moins éthique que politique.[…] On passe son temps à débattre sur la loi de bioéthique, mais lorsqu’il faut mettre en œuvre, on laisse les médecins se débrouiller", explique-t-il.

Pour lui, "le débat concernant la  recherche sur l’embryon a été complètement pollué par la question sur les cellules souches embryonnaires". Il explique :"il y a 2 champs de recherche : les recherches qui se font sur les cellules embryonnaires, où l’embryon n’est que source de cellules ; et la recherche sur l’embryon pour lui même". C’est cette recherche qu’il souhaite mettre davantage en œuvre.

Le Pr Jouannet dénonce : "la recherche biomédicale est possible à toutes les étapes de la vie, excepté à l’âge embryonnaire. La première chose à faire est de réintégrer l’embryon dans le champ médical et scientifique.[…] Pour tous les embryons qui n’ont pas d’autre avenir que la destruction, si les personnes qui sont à leur origine sont consentantes, s’il y a une bonne question scientifique et médicale, et si les conditions de cette recherche sont réunies, je ne vois pas pourquoi on ne pourrait pas faire cette recherche, alors que c’est possible aux autres étapes de la vie".

Enfin, il estime que la recherche sur l’embryon devrait être autorisée et encadrée.

Le Quotidien du Médecin (Stéphanie Hasendahl) 17/03/08

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