Mensonges autour de la pilule du lendemain

Publié le 12 Jan, 2009

Dans Liberté Politique, Pierre-Olivier Arduin, responsable de la commission bioéthique du diocèse de Fréjus-Toulon, revient sur l’un des aspects de l’Instruction Dignitas personae : la pilule du lendemain. Certains discutent sur l’action de cette pilule. L’Instruction, elle, est très clair : "les études expérimentales montrent que l’effet d’empêcher l’implantation est réellement présent, même si cela ne signifie pas que les moyens d’interception provoquent un avortement à chaque fois qu’on y a recours, puisqu’un rapport sexuel ne donne pas toujours lieu à une fécondation. Toutefois, il convient de noter que, chez celui qui veut empêcher l’implantation d’un embryon éventuellement conçu et qui pour cela demande ou prescrit de tels agents, l’intentionnalité de l’avortement est généralement présente […]."

Pierre-Olivier Arduin explique que la pilule du lendemain, également appelée Norlevo a deux actions : si l’absorption précède l’ovulation, elle aura un effet contraceptif puisqu’elle empêchera la fécondation ; en revanche, si la femme a déjà ovulé, le Norlevo met en place un effet "antinidatoire" en altérant la paroi de l’utérus, ce qui lui donne un caractère abortif.

Malgré cette connaissance du produit, la pilule du lendemain n’est pas rangée dans la catégorie des produits abortifs. En effet, la notion de grossesse se base sur la définition de l’ONU pour qui une grossesse ne débute que lorsque l’embryon s’est niché dans la muqueuse utérine. Ainsi, tout ce qui évite son implantation ne rentre pas dans le domaine de l’interruption volontaire de grossesse (IVG). Pierre-Olivier Arduin explique que ce concept nie la réalité biologique. Il dénonce le fait que les manuels scolaires relaient une information erronée. Et de s’interroger : "peut-on tolérer que certains s’arrogent le droit d’aménager a priori la réalité, de manipuler les consciences de nos jeunes en fonction des buts qu’ils se proposent, à savoir modeler les esprits et construire la société selon leurs convenances idéologiques ?". Il rappelle alors les propos de l’Académie pontificale pour la Vie : "la grossesse commence à partir de la fécondation et non pas de l’implantation du blastocyste sur la paroi utérine comme on tente au contraire de le présenter de façon implicite […]. C’est pourquoi, il résulte clairement que l’action antinidatoire de la pilule du lendemain n’est autre, en réalité, qu’un avortement réalisé à travers des moyens chimiques. Il n’est pas cohérent intellectuellement, ni justifiable scientifiquement, d’affirmer qu’il ne s’agit pas de la même chose".

Pierre-Olivier Arduin rappelle que, depuis 2000, la pilule du lendemain n’est plus soumise à la prescription médicale obligatoire, que le consentement parental est supprimé et que les infirmières scolaires sont légalement obligées de la prescrire. Depuis 2002, un décret oblige les pharmaciens à délivrer la pilule du lendemain gratuitement aux mineures. Enfin, le décret rappelle qu’il revient au pharmacien d’informer la patiente sur la contraception. Le but de cette opération est de prévenir l’lVG en distribuant la pilule là où se trouve les jeunes femmes, dans tous les lieux disponibles, 7 jours sur 7.

Or l’on constate que la distribution de la pilule du lendemain ne s’accompagne pas d’une diminution du nombre d’IVG.

Dignitas personae demande que ceux qui sont impliqués dans des pratiques attentatoires à la vie humaine exercent leur "devoir de se dissocier d’un cadre législatif injuste et d’affirmer avec clarté la valeur de la vie humaine". Pour les jeunes, il semble nécessaire de concevoir des livres scolaires basés sur le respect de la vie.

Du coté des pharmaciens, Pierre-Olivier Arduin estime qu’il est "absolument anormal que cette corporation soit la seule parmi les professionnels de santé à ne pas bénéficier d’une clause de conscience".

En conclusion, il cite l’Instruction qui rappelle que "la légitimité de tout interdit [en particulier celui d’attenter à la vie humaine] est fondée sur la nécessité de protéger un véritable bien moral". Ce bien moral, c’est la valeur inconditionnelle de l’embryon humain qui a "dès le commencement la dignité propre de la personne". Dignitas personae nous le confie pour "promouvoir une civilisation plus humaine et une nouvelle culture de vie".

Libertépolitique.com 09/01/09

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