Aux Etats-Unis, la 49ème édition de la « March for life », rendez-vous annuel des Américains « prolife » à Washington, avait lieu vendredi. Plusieurs « dizaines de milliers de manifestants » ont défilé, alors que la Cour suprême doit se prononcer d’ici juin sur l’avortement [1]. Elle pourrait invalider l’arrêt Roe v. Wade, qui avait jugé l’avortement conforme à la Constitution en 1973 [2]. Si tel est le cas, il reviendra alors aux Etats de « fixer leur propre politique en matière d’accès à l’IVG ». Il restera au mouvement « prolife » à « faire pression sur les décideurs politiques dans les Etats pour qu’ils mettent en place des politiques de défense de la vie. Il faudra aussi redoubler d’efforts pour s’adresser aux femmes qui envisagent l’avortement, que ce soit en s’impliquant dans les programmes de soutien qui existent dans les églises ou en faisant du volontariat dans les centres de grossesse de crise », explique un manifestant. « Si Roe tombe, les lignes de front changeront. Mais ne vous y trompez pas, le combat pour la vie devra se poursuivre aux Etats-Unis et ici à Washington » a de son côté déclaré Jeanne Mancini, présidente de la March for Life.
Les manifestants se sont réunis cette année sous le thème « l’égalité commence dans l’utérus » [3]. Au terme de la marche, Janet Morana, cofondatrice de l’association Silent No More, conclut : « On n’aura pas gagné la bataille contre l’avortement tant qu’on ne l’aura pas rendu impensable ».
Dans l’attente de la décision de la Cour suprême, la Maison Blanche a réaffirmé son « engagement » à défendre l’avortement, par « tous les moyens ». Pour le président américain Joe Biden et sa vice-présidente Kamala Harris, l’avortement « est un droit qui selon nous, devrait être inscrit dans la loi ».
[1] Avortement : La Cour suprême des Etats-Unis rejette un recours contre la loi du Texas
[2] La Haute cour, à majorité conservatrice depuis la nomination de trois juges sous la présidence Trump, doit se prononcer sur la constitutionnalité d’une loi du Mississippi qui autorise la plupart des IVG (interruption volontaire de grossesse) jusqu’à la quinzième semaine de grossesse. Soit deux mois avant le seuil autorisé par l’arrêt fondateur de 1973 et d’autres qui l’ont suivi.
[3] 38,4% des femmes qui ont eu recours à une IVG en 2019 sont des femmes noires non-hispaniques, selon les bureaux du CDC, l’agence de santé publique.
Sources : La Croix, Alexis Buisson (22/01/2022) ; NPR, Danielle Kurtzleben (21/01/2022) ; Reuters, Gabriella Borter (21/01/2022) ; AFP (22/01/2022)