Selon un rapport[1] de l’OMS, au moins 10 % des greffes d’organes réalisées dans le monde proviendraient d’une forme ou d’une autre de commercialisation, notamment via le tourisme de transplantation.
Dans des pays comme l’Égypte (cf. L’Egypte démantèle un nouveau réseau spécialisé dans le trafic d’organes, Le plus vaste réseau international de trafic d’organes humains arrêté en Egypte, le Pakistan (cf. Démantèlement d’un trafic d’organes au Pakistan et Vendre ses organes, ultime solution pour des réfugiés syriens en Turquie) , l’Inde, l’Iran, l’Irak, les Philippines ou certains pays d’Amérique latine et d’Europe de l’Est, la législation n’interdit pas toujours le commerce d’organes, et même dans les pays où l’interdiction est clairement définie comme aux Etats-Unis, la forte pénurie de donneurs implique un marché noir très prospère. De plus, les pratiques médicales laissent généralement à désirer.
L’UN.GIFT définit trois catégories de trafic d’organes :
1/ Quand les trafiquants forcent les personnes à abandonner leurs organes ou leur mentent.
2/ Quand les personnes vendent leurs organes mais qu’elles ne sont pas payées, ou moins que convenu (c’est la majorité des cas).
3/ Quand des organes sont prélevés à l’insu de leurs propriétaires, des personnes généralement vulnérables, pauvres ou sans abri, hospitalisées pour une autre raison (réelle ou non).
On pourrait ajouter une dernière source d’organes pour ces trafics : « le foetus avorté et l’utilisation de nouveau-nés anencéphaliques comme donneurs d’organes ».
Le processus complet du trafic d’organes implique tellement de personnes (recruteurs, donneurs, courtiers, chirurgiens…) qu’il est difficile d’en mesurer précisément l’ampleur : « Les membres de ce processus sont rarement tous identifiables, il est donc impossible de savoir à quel point le commerce peut être important ».
[1] http://www.who.int/bulletin/volumes/85/12/06-039370/en/
Bioethics Observatory (06/03/2018)