Les 3 juges de la Cour d’appel de l’Ontario, la plus haute instance juridique de cette province et la plus influente au Canada, ont reconnu à un enfant de 5 ans un père et deux mères : le père et la mère biologique ainsi que la compagne de cette dernière. Ainsi les deux femmes du "couple" ont reçu le même statut légal et un droit de visite à été accordé au père, comme le demandaient les deux femmes.
Une Cour inférieure avait rendu un jugement contraire mais la compagne de la mère avait fait appel. Elle réclame les mêmes droits que les parents biologiques, étant donné que la naissance avait été planifiée avec elle et qu’elle élève l’enfant qui la considère comme sa mère. Son avocat s’est appuyé sur la loi canadienne de 2005 qui autorise le mariage entre des gens du même sexe. Satisfait de la décision des juges de la Cour d’appel, il considère qu’elle "n’est que la suite logique de la reconnaissance de différentes structures familiales se côtoyant aujourd’hui".
De nombreuses voix se sont élevées contre ce verdict reconnaissant trois parents à un enfant. La coalition protestante-évangélique pour le mariage est indignée : "en ouvrant la porte à différents types de modèles familiaux, le Canada minimise et banalise l’engagement entre un homme et une femme pour la vie, le faisant passer pour un modèle archaïque". L’Institut des valeurs canadiennes souhaite que le gouvernement de l’Ontario fasse un recours auprès de la Cour suprême du Canada.
La Croix (Marie-Françoise Masson, Yasmine Berthou) 05/01/07