Xavier Bertrand : focus sur la bioéthique

Publié le 3 Fév, 2011

Dans une interview accordée à La Vie, Xavier Bertrand livre ses positions en matière de bioéthique.

Interrogé sur son récent engagement contre l’euthanasie, il déclare que "sa conviction profonde est que l’on doit accompagner le plus humainement possible ceux qui vont mourir sans leur donner la mort". En effet, "on ne peut pas, d’un côté, accompagner les personnes en fin de vie, en soulageant leurs souffrances et en les soutenant moralement, comme l’encadre la loi Leonetti, et, d’un autre côté, légaliser l’euthanasie", ajoute-t-il avant de préciser : "même avec des pratiques très encadrées, on risquerait des milliers d’euthanasies chaque année".

Il est opposé à la levée de l’anonymat du don de gamètes et refuse le transfert d’embryons post-mortem (cf. Synthèse de presse du 27/01/11) : "ce n’est pas la même chose de naître orphelin et d’être conçu orphelin". Enfin, sur la possibilité d’autoriser les femmes nullipares à donner leurs ovocytes, il déclare : "je m’interroge sur les risques pour la femme qui pourrait peut-être avoir à regretter son choix".

Concernant un possible alignement de la législation française en matière de gestation pour autrui et d’aide à la procréation pour les homosexuels, sur les pays ayant déjà autorisé l’un et l’autre, il affirme ne pas se résoudre "à l’idée que nos règles éthiques puissent nous être imposées de l’étranger. Au contraire, la France a tout intérêt à assurer la promotion de ses valeurs au-delà de ses frontières". La reconnaissance des libertés individuelles doit être limitée par les valeurs permettant le vivre-ensemble : dignité de la vie, respect du corps, refus total de la marchandisation, consentement libre et éclairé.

Interrogé sur le diagnostic prénatal, notamment de la trisomie 21, il refuse toute sélection des enfants à naître et le lien systématique entre dépistage et "interruption médicale de grossesse". "L’information doit être renforcée avant même le premier examen de dépistage, afin que la femme n’entre pas dans un processus sans en connaître les vrais enjeux." "Ma mission, c’est de donner un cadre qui permette un libre choix. Et de faire évoluer le regard de notre société sur le handicap, car elle a du mal à accueillir les différences, la trisomie, le vieillissement… ", a-t-il ajouté.

Il a enfin assuré qu’il n’y aurait pas de revirement en matière de recherche sur l’embryon et que le régime d’interdiction serait maintenu.

La Vie (Claire Legros) 03/02/11

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