Récemment créée, la Société française de médecine prédictive et personnalisée a pour « ambition de favoriser la réflexion éthique dans ces domaines où les connaissances et les technologies évoluent à la vitesse de la lumière ». Elle est présidée par le Professeur Pascal Pujol, oncogénéticien du CHU de Montpellier.
Lors du premier congrès de cette société savante, les 12 et 13 juin, la demande d’une femme porteuse d’une mutation du gène BRCA1 (prédisposant aux cancers du sein et de l’ovaire) de recourir au DPI[1] pour « sélectionner un embryon indemne de cette atteinte génétique » a reçu un « avis favorable ».
« Eviter la naissance d’enfants à hauts risques de cancers » par le DPI associé à une FIV est déjà « possible », mais « peu répandu ». Cette « stratégie » est pratiquée pour des « prédispositions héréditaires associées à des risques de cancers très élevés et précoces (…) et pour lesquels les moyens thérapeutiques sont limités », ce qui n’est pas le cas des mutations du gène BRCA1. Ces mutations « multiplient par 4 à 6 le risque de tumeur du sein et par 10 à 50 celui de tumeur de l’ovaire » ; de plus ces cancers « se déclarent tard dans la vie », et bénéficient de « stratégies de prévention ».
Depuis 2009 (cf. Gènéthique du 1er janvier 2009), une dizaine d’enfants en Europe ont été conçus par FIV puis sélectionnés par DPI « pour être indemne d’une mutation BRCA1 ». En France, ce type de demande était jusque là refusé.
Note de Gènéthique: à l’occasion de la votation en Suisse sur le DPI, des vidéos ont été réalisées pour comprendre les enjeux du DPI: cf. Gènéthique du 9 juin 2015.
[1] Diagnostic PréImplantatoire
Le Monde (17/06/2015)