D’après un sondage réalisé par Comparis, 62% de la population suisse serait favorable à un changement de la Constitution pour autoriser le consentement présumé au don d’organes. Actuellement en Suisse, si l’on souhaite faire don de ses organes, il faut l’avoir fait savoir en amont. Et sur 100 personnes favorables au don d’organes, seules 5 portent sur elles une carte de donneur lorsqu’elles arrivent à l’hôpital, explique Franz Immer, directeur de Swisstransplant. Pour lui, « avec le consentement présumé, tout le monde deviendrait donneur d’organes potentiel sauf si l’on exprime sa volonté de refus de son vivant ».
Ruth Baumann-Hölzle, éthicienne et théologue auprès de la fondation Dialog Ethik, ne partage pas du tout l’optimisme de la société de transplantation et juge « inquiétants » les résultats du sondage. Pour elle, « le don d’organes automatique représente une grave atteinte à la personnalité ». Elle explique même que les gens de ne rendent pas compte qu’on leur supprime peu à peu leur droit à l’autodétermination. « On court le risque de prélever les organes d’une personne qui n’aurait pas voulu en faire don. Dans un pays démocratique, l’Etat devrait protéger l’intégrité de ses citoyens. Le don d’organes automatique n’est pas compatible avec les valeurs fondamentales de la Suisse. »
Pour aller plus loin :
Suisse : une initiative pour instaurer le consentement présumé au don d’organes
La Suisse ouvre de nouveau le débat sur le consentement présumé au don d’organes
Le Matin (31/05/2018)