En 1766, à l’aide d’un des premiers microscopes, Antonie van Leeuwenhoek, décrit le sperme « comme une “animalcule vivante” avec une “queue, qui, en nageant, fouette l’eau d’un mouvement reptilien, comme une anguille dans l’eau” ». Une observation qui n’avait, à ce jour, jamais été remise en cause.
Dans une étude publiée dans Science Advances le 31 juillet, une équipe de scientifiques anglais et mexicains, Dr Hermes Gadelha de l’Université de Bristol, Dr Gabriel Corkidi et le Dr Alberto Darszon de l’Universidad Nacional Autonoma de Mexico, a reconstitué « les mouvements, très rapides, de la queue des spermatozoïdes ». Elle montre que le mouvement des spermatozoïdes est déséquilibré, « la queue du sperme (…) ne remue que d’un côté ». Les chercheurs ont découvert qu’en réalité, les spermatozoïdes « roulent », « tournent comme des toupies » ; ils nagent comme les loutres dans l’eau, « avec un mouvement de tire-bouchon ». Ils compensent leur déséquilibre « en créant la symétrie via l’asymétrie ». « L’asymétrie (apparente) s’annule en raison de la rotation », a expliqué le Dr Hermes Gadêlha.
Les scientifiques ont utilisé « une caméra 3D, enregistrant à 55 000 images par seconde, combinée à un microscope qui déplace l’échantillon de haut en bas très rapidement pour que toutes les parties de la queue soient mises au point ».
Cette découverte pourrait aider à comprendre l’infertilité masculine quand elle a pour cause « un mouvement insuffisant du sperme ».
Huffington Post, Alice Sangouard (05/08/2020) – RTBF (05/08/2020) – Trust My Science, Stéphanie Schmidt (05/08/2020)