Ce 15 octobre a lieu la journée mondiale de sensibilisation au deuil périnatal. Un « sujet tabou » qui concerne pourtant de nombreuses familles : « 2,6 millions d’enfant meurent dans le dernier trimestre de grossesse ou dans les sept jours suivant la naissance », estime l’OMS.
« La mort nous met mal à l’aise. Avec toute la joie qu’apporte un bébé, quand il meurt, c’est encore plus problématique et tabou », explique Jillian Cassidy qui a perdu sa première fille Uma en 2007 au troisième trimestre de sa grossesse. Elle a par la suite fondé l’association Umamamita qui vient en aide aux parents endeuillés en Espagne. « Si les parents parlent de leur bébé, il faut leur en parler. Si le bébé a un prénom, il faut l’utiliser. Beaucoup de gens ont peur de faire encore plus mal, mais c’est tout le contraire », ajoute-t-elle.
Pilar Gomez-Ulla a pour sa part co-fondé l’association « Un creux dans mon ventre », après avoir elle-même perdu trois enfants. Psychologue de formation, elle s’est spécialisée dans l’accompagnement du deuil périnatal et sensibilise les personnels de santé à la question. Elle travaille notamment à proposer aux parents de passer du temps avec l’enfant décédé, « un pas essentiel dans le deuil ».
« Un enfant c’est pour toute la vie, cela ne s’oublie jamais, vivant ou non », expriment ces parents endeuillés. Ils ont besoin de soutien et de temps : « Dans ces instants-là, nous mères, nous sommes si confuses si perdues. Moi ce que je demande, c’est juste un moment pour comprendre ce qui se passe et peut être voir différemment cette difficile réalité », confie Jemmy Cardanas qui a perdu des jumeaux.
AFP (13/10/2018)