Le père, figure d’attachement pour le bébé dès sa naissance, est aussi indispensable que la mère au bon développement de l’enfant. Les dernières études montrent que même physiologiquement les pères sont « enceints » à leur manière : variation d’hormones pendant la grossesse et aux alentours de la naissance, phénomène de « couvade » et même dépression post-partum, « car les pères vivent aussi un grand changement identitaire à travers la naissance d’un enfant ».
« En effet, les chercheurs ont découvert ces dernières années que les fluctuations hormonales touchaient aussi les pères ! Il a été observé que les taux de testostérone et de vasopressine, pour ne citer que ces deux hormones, diminuent chez eux à l’approche du nouveau-né. Selon les hypothèses, cela favoriserait le lien d’attachement à l’enfant en limitant leur agressivité et en augmentant leur sensibilité aux pleurs du bébé. » Ces jeux d’hormones seraient, comme chez la mère, à l’origine d’une possible dépression post-natale. Présente chez 12 % des jeunes mamans, elle se manifeste aussi chez 10 % des pères, phénomène dont on parle peu. L’augmentation des œstrogènes et de la prolactine serait, elle, responsable du phénomène de « couvade », plus connu, qui touche environ 65 % des pères. Il s’agit de « symptômes semblables à ceux vécus par la femme enceinte, comme les troubles du sommeil, les troubles digestifs, ou la prise de poids ».
A la maternité, les papas ne sont pas des simples visiteurs. « Depuis 2015, l’OMS a déclaré qu’inclure le père était une priorité pour les services de périnatalité, car leur implication a de nombreux impacts positifs sur la santé maternelle et infantile ». Selon Marie Guerin et Sarah Boccon-Gibod, deux sages-femmes suisses qui ont travaillé sur la santé mentale des jeunes pères, « les inclure est donc une priorité, (…) car en nous occupant des pères, nous nous occupons de leurs enfants et investir dans la petite enfance est l’investissement le plus rentable du monde, selon l’Unicef ».
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Le Temps,